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Critique de Seraphita


« « C'était mieux avant. » Combien de fois cela s'impose à moi comme une évidence, en toutes sortes de circonstances. » Ainsi débute J.-B. Pontalis, psychanalyste lacanien de renom, âgé de 88 ans, dans son oeuvre « Avant ».
« Avant » : objet hybride, bâti autour des mots, d'une écriture secrètement mue par le désir de faire parler l'infans en soi. Faut-il voir là un essai ? Roman ? Autofiction ? Autographie peut-être, comme l'avance l'auteur. En tout cas, « Avant » questionne le temps, d'abord sous l'angle de l'histoire singulière, en premier lieu, celle de l'auteur. le style est enchanteur, fleuri d'une poésie émouvante et servi par une érudition admirable, non seulement dans le domaine de la psychanalyse, mais aussi dans le champ de la littérature. Pontalis applique peut-être ici la règle de la libre association d'idées autour d'un thème central et nodal pour l'homme : la temporalité.
Mais « Avant » renvoie aussi à l'Histoire et Pontalis semble tenir là une clé de compréhension : « Si c'était l'Histoire qui nous apprenait à découper le temps, à nous imposer des avant et des après ? » (p. 138). Se refuser à découper le Temps : voilà le voeu que formule Pontalis pour chacun, car : « J'ai comme chacun de nous tous les âges si je cesse de découper le Temps. » (p. 21)
Pontalis fait vivre ici, par des mots - ce langage qui promeut, mais aussi aliène - l'éternité de l'instant.

« Comme souvent c'est un enfant qui pose la question toute simple – et pourtant elle suscite en moi un léger vertige : « Est-ce qu'aujourd'hui sera hier, demain ? » » (p. 140)
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