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Critique de andras


Le narrateur est un jeune garçon dont le père, inspecteur de l'enseignement et agent de renseignement pour la France est muté à Saïgon, puis en Algérie "française", lors de la déroute française en Indochine. Ce père est un tyran domestique qui ne perd aucune occasion pour rosser son fils dont l'envie de vengeance ne va cesser de croître.

Je n'ai hélas pas trouvé dans ce roman le même bonheur d'écriture que j'avais trouvé dans "Equinoxe", du même auteur. Un tel sujet, se déroulant au milieu de deux guerres d'indépendance aurait mérité plus d'ampleur, plus de souffle. A. Pontier nous livre une sorte de journal de bord, plein de notations exotiques et rempli de vocabulaire indigène, qui fait parfois plus penser à un guide touristique ou à un livre d'histoire-géographie qu'à un roman. Je ne sais la part d'autobiographie de ce roman, mais il me semble que, par fidélité à ses souvenirs, l'auteur s'est privé du droit d'inventer et d'approfondir des situations, des personnages. le livre ne perd son côté sec et un tantinet scolaire (impression renforcée par l'usage un peu agaçant de mots rares et d'une syntaxe alambiquée) que dans les derniers chapitres du livre où l'on sent enfin une tension se faire jour dans le narrateur, jusqu'alors simple spectateur des jeux (souvent sordides) des adultes. Mais un autre malaise apparaît : nous voilà "enrôlés" au sein d'un commando de l'OAS, cette armée secrète qui, refusant de laisser l'Algérie aux mains des arabes, a préféré semer la terreur au sein de la population, répondant aux attentats du FLN par d'autres attentats tout aussi sanglants. le narrateur, devenu un jeune homme en âge de porter le fusil, prend fait et cause pour l'action mené par son père et ses camarades de combat, sans pour autant oublier sa haine envers lui. Pas une seule fois, il ne fera le lien entre la violence aveugle de son père et la violence tout aussi aveugle de la cause qu'il défend. Pas une seule fois l'auteur n'exprimera quelque réserve sur le bien fondé de l'action de ces hommes. C'est bien sûr son droit mais c'est regrettable, à mon sens. La fin en forme de point d'interrogation est habile et le style est devenu enfin lisible et fort dans les dernières pages. C'est un peu trop tard pour me faire changer d'avis sur le livre-ci, mais ça me rassure sur le fait qu'Arnauld Pontier est capable d'écrire de très bon romans. du moins s'il se donne le droit de laisser tomber les imparfaits du subjonctif.
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