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Critique de karmemma


Sur la forme, ce texte qui porte la digression et l'interruption au rang d'art m'a semblé difficile d'accès, mais je me suis accrochée et j'ai quand même lu le livre en entier avec intérêt. Les conversations, ces échanges entre femmes, ou entre la narratrice et d'autres personnes dont son mari, font un peu patchwork mais finit par se dégager la problématique principale : à quel point faut-il se détester soi-même pour fantasmer d'être maltraitée par les hommes ? Voici un livre qui pose très bien la problématique de ma génération (même si l'autrice a 10 ans de moins), coincée dans l'injonction contradictoire entre le féminisme et le fantasme de la violence subie, incapable de choisir un camp parce qu'on n'arrive pas à réconcilier sa raison avec son désir.
Ce livre est intensément érotique, au sens où le définit la narratrice : "il y a, sous la surface de chaque conversation où des choses intimes sont partagées, un courant érotique. (...) Il ne dépend pas du genre des personnes impliquées, ni de leur orientation sexuelle. C'est le résultat naturel de la révélation, parce que révéler, c'est exposer, c'est mettre au grand jour ce qui était caché jusque là. Et ce déballage, cette mise à nu, est toujours, inévitablement, sensuel."
Un geste simple, une parole, une situation, et tout dérape. le storytelling veut qu'on en fasse un schéma narratif, a posteriori, pour lui donner du sens. C'est un peu ce que fait ce roman, en proposant un cheminement chronologique aléatoire dans ces conversations.
Avec, pour finir, une conclusion dont on ne sait si elle doit nous rassurer ou nous désespérer : "à force de porter attention aux hommes, on finit par penser qu'on en est un. On finit par voir ça comme une amélioration par rapport au fait de fantasmer d'être maltraitée par l'un d'eux et on a probablement raison."
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