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Critique de Colchik


Lorsqu'en 1784, Jean Potocki, âgé de vingt-trois ans, quitte les terres de sa famille en Volhynie-Podolie (région située aujourd'hui en Ukraine, mais alors rattachée à la Pologne), pour effectuer un long voyage en Orient, il s'embarque dans une aventure peu courante à l'époque. Plutôt que de choisir l'Europe occidentale, il poursuit la route vers l'est et l'empire ottoman dont les frontières s'étendaient jusqu'à la Russie.
En fils attentionné, Jean Potocki adresse des lettres à sa mère tout au long du voyage, lettres qui la rassurent, mais qui laissent entrevoir tous les dangers de la route, depuis les Zaporoviens de la steppe russe jusqu'aux pirates barbaresques de la Méditerranée, en passant par les émeutes dues à la famine en Égypte ou encore la fièvre des marais.
le narrateur découvre la Turquie et l'Égypte en y portant un regard neuf. Jamais la comparaison dédaigneuse avec l'Europe ne grince sous sa plume, jamais d'hostilité à l'égard de peuples ô combien différents de ceux qu'il a fréquentés jusqu'alors ! Il ouvre grand ses yeux, s'invite volontiers dans la demeure des seigneurs étrangers et observe tout en visiteur curieux et soucieux de partager avec ses hôtes les coutumes plaisantes de leur pays. Bien sûr, le pittoresque prend souvent le pas sur l'observation rigoureuse, mais Potocki n'a pas la prétention de mener une expédition scientifique.
Il ne faut pas attendre de ces lettres une foule de détails sur le monde ottoman de l'époque. Elles sont parfois brèves, quelques mots jetés à la hâte avant un embarquement ou lors d'une brève escale, mais elles révèlent l'amabilité d'un caractère, sa bienveillance et son humour en toutes circonstances quand le touriste moderne se laisse souvent aller à la mauvaise humeur face aux aléas du voyage.
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