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Critique de PhilippeCastellain


XVIème siècle. Dans une Russie encore médiévale, le tsar Ivan le Terrible est mort et son dernier fils survivant, le petit Dimitri, vient d'être assassiné. le conseil des boyards décide de proclamer tsar Boris Godounov, ancien conseiller et régent. Mais quelques années après, des rumeurs commencent à circuler. C'est sur l'ordre de Boris que le tsarévitch aurait été assassiné...

Elle parvient aux oreilles d'un jeune moine, qui s'ennuie dans son monastère. Il en conçoit une idée. Quelque temps plus tard, une fabuleuse rumeur commence à circuler : Dimitri ne serait pas mort ; il aurait survécu miraculeusement et préparerait son retour...

Pouchkine s'inspire d'un événement réel de l'histoire russe. Conformément à la vision de l'époque (aujourd'hui remise en cause) il accepte totalement la thèse de la culpabilité de Boris, qui dans sa pièce est décrit comme un assassin rongé par le remord, terrifié par le miraculeux retour de celui qu'il croyait avoir fait tuer pour prendre son trône. Et à contrario il le présente comme un père aimant, plein de tendresse pour son fils et sa fille adolescents.

De sa plume sublime, il peint également un peuple russe haut en couleur et plein de gouaille, où se côtoient paysans et moines ivrognes, mais aisément manipulable, se laissant berner par un usurpateur.

Modest Mussorgsky, le Dostoïevski de la musique classique, posa dessus un opéra somptueux qui eut les honneurs des plus grands chanteurs russes.

Nastasia-B a fait une critique plus détaillée et excellente de cette pièce, ainsi que des autres oeuvres théâtrales de Pouchkine. Mais l'édition dont je souhaitais parler est celle illustrée par l'artiste russe Boris Vasilyevich Zworykine.

Réfugié en France après la révolution communiste, il fut l'un des fondateurs d'un mouvement culturel pour la renaissance de l'art russe. Il devint célèbre pour ses illustrations de compte populaires, notamment L'oiseau de feu, puis sombra dans l'oubli total avant d'être redécouvert dans les années 80.

Ses magnifiques dessins au style détaillé et flamboyant aident à mieux rentrer dans cette pièce, et cette époque de la Russie qui nous est bien souvent inconnue. Les boyards en caftan devant la cathédrale, les rues animées de la ville en bois qu'était Moscou, les costumes populaires... A défaut de représentations (rares), ils permettent de mieux visualiser le récit.

Pour ceux qui aimeraient découvrir l'opéra, on en trouve des versions tout à fait correctes sur Youtube, notamment une dirigée par le grand chef d'orchestre Claudio Abbado.
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