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Critique de Nastasia-B


Quel talent de conteur ce Pouchkine ! C'en est presque vexant pour les autres tellement cela paraît facile et fluide sous sa plume.

Il nous sert cette fois-ci un bref roman (Certains diront une nouvelle bien que stricto sensu, l'on ne puisse le considérer comme tel puisque la narration présente deux développements distincts articulés entre eux par une simple charnière, mais nouvelle ou bref roman, on s'en fiche comme de l'an quarante !) qui nous plonge dans la vie de campagne russe à l'époque du servage (notons au passage que le malheureux Pouchkine, en raison de sa mort prématurée lors d'un duel, n'aura jamais connu autre chose en Russie que l'époque du servage).

Voici donc un gros rustre, en la personne de Kilila Pétrovitch Troiékourov, ancien gradé militaire, mangeur et buveur de robuste constitution, à la tête d'un des plus gros domaines de la région et d'une myriade d'âmes à son service, riche à n'en savoir que faire. Il est craint de partout comme le loup blanc des Carpates car il ne supporte pas d'être contredit et à le bras si long qu'il vaut mieux ne pas s'attirer ses foudres, sachant que les foudres en question sont faciles à susciter vu son caractère excessivement ombrageux.

Un seul de ses voisins, Doubrovski, ose lui dire son fait sans ambages, et à la surprise de tous, nulle sanction, nulles représailles et nulle mésentente ne viennent émailler leurs cordiales relations. Cette amitié, cette estime réciproque dure depuis des années lorsque, sur un stupide événement, Doubrovski, tout aussi susceptible que son redoutable acolyte, prend la mouche et se vexe, au point qu'une vexation en entraînant une autre, Troiékourov déclenche ses farouches hostilités envers son pourtant seul véritable ami.

Le pot de fer ayant la réputation d'être plus costaud que le pot de terre, Doubrovski ne tarde pas à voir son domaine passer aux mains de son adversaire sans espoir de revirement. le vieux Doubrovski s'en trouve tellement amoindri qu'il dépérit rapidement et que sa vieille pipe ne tardera pas à se briser.

Néanmoins, comme les trains à la gare, un Doubrovski peut en cacher un autre. le fiston, alerté depuis Pétersbourg, revient au triple galop pour secourir son vieux père. Un bruit court qu'il n'a pas froid aux yeux ce jeune Doubrovski.
Et s'il arrivait à faire trembler le terrible Troiékourov ? Et, par un curieux hasard, notre petit Doubrovski, aussi séduisant que Jean-Paul Belmondo, se métamorphosait en Louis Dominique Cartouche et bourreau non seulement des bourses des bourgeois mais également des coeurs ? Si un coeur de jeune fille digne de celui de Claudia Cardinale palpitait au fond de la maison de Troiékourov ?

J'arrête là mon teasing car il va finir par se transformer en spoiling…
Une très bonne narration à laquelle on peut reprocher toutefois une fin un peu vite expédiée, un peu bâclée, ce qui est dommage car elle n'est pas de la même trempe que le reste de la narration ; mais qui suis-je déjà pour parler ainsi ?

Bref, vous aurez compris que tout ceci, n'est bien sûr que mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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