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Critique de Levant


Levant
23 septembre 2016
Le moine Guillaume appartient à l'ordre de Cîteaux depuis 30 ans lorsqu'en 1160 il est envoyé en Provence pour assurer la maîtrise d'oeuvre de la construction de l'abbaye du Thoronet.
Conçu comme le journal de chantier de ce frère bâtisseur Les pierres sauvages nous relate la naissance d'un édifice construit selon la règle de Saint-Bernard. Dissimulé dans une chênaie du centre varois, cet édifice existe encore de nos jours. C'est un des témoins les plus préservés de l'architecture de cet ordre.

Isolement, dépouillement, pauvreté, austérité gouvernaient les intentions de l'ordre monacal le plus prolifique des 11ème au 13ème siècles en terme de constructions d'édifices religieux. Ni sculpture, ni statue, ni vitrail décoré, ni peintre murale ne devaient distraire le moine de l'extrême rigueur de sa vie consacrée à la prière.

Avant de donner naissance à des constructions qui témoigneront de leur vie, de leur foi, Les chantiers sont avant tout des histoires d'hommes. C'est ce que Fernand Pouillon tente de nous faire appréhender aux travers de ces écrits. Architecte de métier, il connaît bien le sujet. Son écriture a la sobriété des constructions réalisées par l'ordre de Cîteaux. Elle nous laisse percevoir la somme de renoncement et de dévouement qui pouvaient animer moines et convers dans leur choix de vie tournée vers le sacrifice. Ils participaient à ce type de chantier sans avoir l'anxiété de voir l'oeuvre terminée. Ils construisaient pour abriter une foi éternelle que perpétueraient les générations futures de leur confrérie. Pour la postérité. Intention perdue de nos jours.

Au Thoronet les formes épurées de la voute piègent la parole humaine dans l'univers minéral complice, de telle sorte que seul Dieu puisse la percevoir.

Un roman intéressant pour qui aime l'histoire des vieilles pierres, la vocation spirituelle de certains monuments. Certes un peu austère, mais soit, dévotion oblige.
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