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Citations sur Les pierres sauvages (75)

Quelle que soit l'étendue de ton savoir, il te manquerait toujours, pour atteindre à la plénitude de la sagesse, de te connaître toi même....
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Toute ma vie j’ai quitté les chantiers, mais j’avais toujours un nouveau projet en tête, j’étais heureux. Et puis, souvent, je partais seulement pour quelques semaines ; j’allais retrouver d’autres travaux plus urgents. Ce soir ce n’est pas la même chose : au bout du voyage il n’y a plus rien, plus qu’à attendre le bon vouloir de la destinée, entouré de mes frères, et cet au-delà qui me fait peur
( page 195/196)
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« Mais alors, Socrate, quelle affaire est-ce donc que la tienne ? D'où sont venues ces calomnies répandues contre toi ? Tu prétends que tu ne fais rien de plus extraordinaire que les autres ; mais tu ne serais sûrement pas l'objet de tant de bruits et de racontars, si tu ne faisais pas autre chose que les autres. Dis-nous donc ce qui en est, afin que nous ne te jugions pas à la légère. » (Platon, Apologie de Socrate)

2676 – [p. 88]
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]L’évocation visuelle dans la permanence crée le destin des architectures.
L’acuité absolue permettrait d’éviter à un maître d’œuvre, esthète pur, de tenter l’aventure de la construction. Il garderait pour lui ses édifices imaginaires. Il n’en est jamais ainsi, tout bâtisseur aura sa part de surprise dans la réalisation du chantier. Cela est bien normal. Nul artiste ne fait absolument ce qu’il veut : le pinceau aide ou dessert le peintre, tantôt surpris par un effet imprévu, tantôt en butte aux tremblements de sa main, aux poils trop secs ou à la pâte trop liquide. Nous devons bien avouer que le chantier se réserve toujours de nous étonner, en bien ou en mal.
L’architecture garde une partie de son mystère, ne le découvre que par fragments et ne le livre que lorsque tous les volumes ont occupé leur place. L’œuvre en cours est une discussion, décevante ou pleine de promesses. Nous cherchons des arguments. Nous écoutons les résonances sans encore en connaître la fin. Toutes ces émotions ne peuvent être prévues et connues entièrement à l’avance. Cela est bon ; un chantier sans anxiété serait comme une vie sans souffrance […]
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Un autre groupe de frères qui, pour avoir une solide croyance, ne sont pas pour autant subjugués, ont pris pour les divers apprentissages un goût très fort. Ces hommes, entrés dans l'Ordre plus par besoin de tranquillité que par vocation, fils de serfs ou de vilains, ont naguère préféré à une vie de servitude un ordre divin. Ils sont convers n'ayant pu être moines, sont heureux de notre égalité, de notre fraternité dans une commune discipline, peut-être plus difficile, mais aucunement humiliante.

2673 – [p. 62/63]
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la difficulté est l’un des plus sûrs éléments de la beauté
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La mode est une des formes de la décadence et de la médiocrité. Il est courant que l'artiste qui suit cette détestable pratique, constate de son vivant la sottise de son œuvre. Pour en guérir il emprunte à nouveau le chemin parcouru. Déçu de la mode passée, il croit encore à celle du présent. Il faudrait lui crier : « Ami, ne vous retournez jamais, vivez toujours tel l'âne et sa carotte. » La mode n'est bonne que pour ceux qui la lancent, une farce agréable pour celui qui en profite.

2674 - [78]
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[…] Il est exaltant de faire vivre une abbaye à l’avance en compagnie des moines.Pour moi les instants où je conçois réellement la vie de mes frères sont, peut-être, les seuls où j’exprime ma foi. Je les vois se lever, s’agenouiller, ils marchent vers l’église, autour du cloître, font les ablutions aux fontaines, rêvent devant le feu du chauffoir. Rythme lent, précis, mesuré. Je les vois réellement passer, je les suis du regard. Ils ne sont pas fantômes, je les entends respirer, murmurer, marcher, je sens leurs odeurs. Capuchons rabattus, têtes légèrement inclinées, mains dans les manches : ils passent. Je m’efface le dos au mur, pour leur laisser la place. Ils vont, poursuivent leurs évolutions, sans vaines agitations. La Règle exige cette vie sans mouvements inutiles : ils ne doivent pas perdre leur temps, ni essayer de le rattraper. L’architecture suit ces actes ; Chaque jour, chaque nuit, le passage des moines est comme un fil qui s’enroule, sans heurts, à petits bruits réguliers. Accompagnés des chants contenus, les offices canoniaux scandent la journée d’une aube à l’autre. […]

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Architecte et maître d'oeuvre ne sont pas de simples appellations, mais bien des fonctions définies et absolues. Les formes, les volumes, les poids, les résistances, les poussées, les flèches, l'équilibre, le mouvement, les lignes, les charges et les surcharges, l'humidité, la sécheresse, la chaleur et le froid, les sons, la lumière, l'ombre et la pénombre, les sens, la terre, l'eau et l'air, enfin tous les matériaux sont, tous et toutes, contenus dans la fonction souveraine, dans l'unique cerveau de l'homme ordinaire qui bâtit. Cet homme sera tout : argile et sable, pierre et bois, fer et bronze. Il s'intégrera, s'identifiera à tous les matériaux, à tous les éléments, à toutes les forces apparentes et internes. Ainsi, il les portera, les évaluera, les auscultera, les verra avec son âme comme s'il les tenait dans ses mains.
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Créer est comme le déclenchement de la témérité au moment de l'action d'éclat.
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