Citations sur Africa Trek, tome 2 : Du Kilimandjaro au lac de Tibériade (30)
Tous les hommes du monde veulent la paix. Pas les militaires ni les politiques, malheureusement.
Les autres ont une coiffure extraordinaire, comme un serre-tête constitué de leurs propres cheveux, dont les deux extrémités, près des oreilles, rebiquent en petite corne de buffle. Des martiens. Ils nous regardent comme des martiens. Nous sommes tous les martiens de quelqu'un.
dès que nous marchons , nous reprenons nos réflexions. A bâtons rompus, en faisant feu de tout bois.L'adrénaline et les endorphines doivent y être pour quelque chose. C'est comme une mécanique, la marche a besoin d'un carburant, d'une réflexion, d'un grain à moudre. Et la réflexion a besoin de la marche pour être activée. Peut être faut-il marcher pour se rendre compte que la pauvreté se multiplie plus vite que la richesse. Et qu'il est plus difficile de s'en rendre compte depuis un bureau de l'unesco ou de la banque mondiale, où l'on attend patiemment la relance, le décollage, la croissance, comme on attend Godot.
N'oubliez jamais que nous autres africains nous sommes seuls au monde. Personne ne nous aide. Chez vous, en Europe, la société est généreuse, l'éducation, les hôpitaux sont gratuits, vous avez la Sécurité sociale, l'assurance chômage, l'électricité, l'eau courante, les routes, vous vous entraidez sans la savoir.
On ne peut comprendre ces peuples si l'on ne comprend pas que le bétail est la colonne vertébrale de toute leur existence, la structure de leurs pensées. Banque, garde-manger, signe de pouvoir, de fertilité, arsenal, âme sœur, spiritualité, travail, passe-temps, spectacle, sujet de conversation, de poésie, de chanson, monnaie d'échange, raison d'être, d'aimer, de se battre et de mourir, Le bétail esr tout et rien existe en dehors du bétail. J'ai du bétail donc je suis : c'est le cogito pastoral.
La vie nous porte autant que nous la menons. Foncer tête baissée c’est aller dans le mur, se laisser porter, c’est aller nulle part, ce n’est pas vivre, c’est vivoter. Entre les deux, il y a l’Aventure. Et l’Aventure est à l’angle de nos jours. C’est plus un état d’esprit qu’un état de fait. Il suffit de lui laisser de la place.
On finit par oublier d’où l’on vient quand on est si occupé à savoir où l’on va.
La vie est toujours plus inventive que les rêves.
La foi, c’est ce flottement, ce va-et-vient entre le doute, le miracle et la raison.
Voyager, c'est être en quête perpétuelle de ces secondes de quatrième dimension.
Donner du sens à sa vie et de la vie à ses sens.