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Critique de Nastasia-B


Dans Sous le Signe du Capricorne, Hugo Pratt nous mène, dans la droite ligne de son premier album de Corto Maltese (La Balade de la Mer Salée) dans les mers du sud entre aventures et ésotérisme.
Cette fois-ci, toutes les aventures se passent côté Atlantique des Antilles au Brésil en passant par les Guyanes.
L'album, assez épais, se compose en réalité de six histoires, vaguement liées les unes aux autres, mais qui pourraient sans problème se lire indépendamment comme des nouvelles de bande dessinées.
Hugo Pratt y délimite mieux, quoique toujours de manière floue et ambiguë, la personnalité de Corto Maltese que dans d'autres albums. Beaucoup de personnages le questionnent et, même ou en raison de sa tendance à rechigner à répondre, on en apprend, en creux, sur son fonctionnement.
Il est résolument individualiste (mais pas du tout égoïste) et rêveur. Il tient plus que tout à sa liberté de jugement, d'association, d'action et de pensée. Il veut aller où bon lui semble et avec qui bon lui semble, indépendamment de toute idéologie, nationalité, circonstance ou intérêt.
Il est en quête perpétuelle, mais de quoi ?... ça, il serait bien en peine de le dire car lui-même l'ignore.
Cet album marque aussi l'apparition d'un personnage aussi fascinant qu'énigmatique, la diseuse de bonne-aventure Bouche Dorée, experte en magie noire et aux activités troubles dont tout le monde connaît les prouesses et la réputation mais que bien peu peuvent cerner dans sa vérité.
Pour le reste, Hugo Pratt nous balade dans la guérilla des rebelles brésiliens, moitié héros, moitié bandits ayant réellement existé et qu'on nommait les cangaceiros ou bien alors parmi les activités d'espionnage et de contre espionnage allemandes et anglaises durant la Première Guerre Mondiale.
Il nous conduit également sur la piste des chercheurs de trésors espagnols dérobés par les pirates tels que Barbe-Noire ou Rackam-le-Rouge. À cet égard, le dessinateur n'oublie pas de faire reparaître un héros récurrent, à savoir, l'inévitable Raspoutine, sorte de double de Corto en négatif. L'un et l'autre étant très ambigus, mais l'un penchant plus dans le côté romantique et désintéressé, l'autre plus dans le côté prosaïque et brutal.
Hugo Pratt soigne aussi particulièrement ses personnages secondaires et essaie de leur donner une épaisseur en nous faisant imaginer leur passé potentiel.
Pour le reste, il me faut reconnaître que ce n'est pas du tout mon album préféré de Corto Maltese car il part un peu dans toutes les directions, en mettant un peu trop l'accent sur le vaudou, la magie noire, l'ésotérisme et les légendes. J'ai tendance à préférer les albums ou il mélange plus fiction et réalités historiques locales.
Mais ce n'est là que mon goût personnel, c'est-à-dire, bien peu de choses, car pour certains, je suis sûre que ce subtil mélange d'aventures intertropicales et magiques constitue un must.
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