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Critique de alouett


Bartolomeo Tito Alon, plus connu sous le nom de Fanfulla da Lodi, est un Condottiere.

On le découvre en mai 1527, pendant la septième guerre d'Italie. Pendant le sac de Rome, Fanfulla tente d'empêcher les exactions des troupes de Charles Quint sur la population. Au lendemain du combat, mis à défaut dans une rixe d'ivrogne, Fanfulla rentre dans les ordres et vivra reclus dans un couvent jusque 1529. Cette année-là, la ville de Florence se soulève contre leurs souverains : les Médicis. Une fois leurs seigneurs chassés, la République est proclamée ; Florence deviendra le fief de l'Empire peu de temps après. C'est le moment que Fanfulla choisit pour reprendre les armes.

« Et c'est ainsi que Fanfulla da Lodi, Maurizio et Rodrigo suivent Lamberto vers de nouvelles batailles… vers la guerre, la vie glorieuse et obscure de tout soldat de fortune ».

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Les épisodes de cet album ont été initialement publiés dans l'hebdomadaire Corriere dei Piccoli. La prépublication a commencé en 1967 pour se terminer l'année suivante. En préface, Antonio Carboni explique que si la collaboration entre Hugo Pratt et Mino Milani se passait au mieux,les rapports étaient plutôt tendus entre Hugo Pratt et Carlo Triberti, directeur du journal italien. Triberti veilla à ce que le contrat éditorial entre l'hebdomadaire et le duo d'auteurs s'achève en temps et en heure.

Rue de Sèvres nous offre la possibilité de (re)découvrir Fanfulla, un récit qui a très peu attiré l'attention des éditeurs (la seule compilation française de ces épisodes avait été éditée par les Humanoïdes Associés en 1981). La présente édition proposée par Rue de Sèvres propose un nouveau regard sur cet univers grâce à la mise en couleur de Patrizia Zanotti.

Fanfulla raconte donc les aventures d'un soldat bourru, grande gueule, culotté mais fin stratège, ne cachant pas son penchant pour la boisson et les combats. Austère au premier abord, on finit pourtant par s'attacher à ce curieux personnage imprévisible, à ce bon samaritain prêt à défendre la veuve et l'orphelin. D'ailleurs, après une cuisante défaite lors d'une rixe entre ivrognes, il prendra la décision de s'engager dans les ordres… lui qui jusqu'alors saisissait la moindre occasion pour expliquer qu'il n'y entend rien bigoteries et autres (qui a déjà travaillé sur d'autres albums d'Hugo Pratt).

Cet album dispose d'un scénario très rythmé. L'histoire avance à la cadence d'un double-strip par page, quelques rares illustrations en pleine page marquent un court temps d'arrêt. Pourtant, le héros Fanfulla ne semble pas souffrir du peu de répit que lui laissent les auteurs ; l'homme semble incapable de se poser plus de deux secondes au même endroit, sauf si on lui met un verre entre les mains. La période qu'il passe dans un couvent est passée sous silence et n'est présente qu'à titre anecdotique. Cette ellipse narrative questionne légèrement puisque le lecteur peut être amené à se demander, compte-tenu de la personnalité de l'énergumène, comment le condottiere a pu passer deux ans dans un tel contexte, loin des champs de bataille, de ses amitiés viriles…

L'ambiance créée par Hugo Pratt fait ressentir la fougue du personnage. Un vent de liberté souffle dans ces pages où l'on perçoit la détermination de ces hommes à mener à vaincre et le plaisir qu'ils ont à combatte côte à côte. Outre la mise en couleur de Patrizia Zanotti, la différence majeure avec l'édition de 1981 est le choix d'un format à l'italienne qui accentue finalement la rapidité avec laquelle les événements se succèdent. le dessin est assez nerveux et souffre de quelques imprécisions. J'ai régulièrement eu des difficultés à reconnaitre les personnages (est-du au graphisme ou à la vélocité du récit ?).
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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