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Critique de steph_bookin


Premier roman de la #rentreelitteraire2021 pour moi et quel début! Avec un réalisme à couper le souffle et une précision psychologique troublante, Mickaël Prazan s'attaque dans cette fiction historique à un pan méconnu de l'histoire du Japon.
Le personnage principal, M .Mizuno est en apparence un grand-père attentionné que l'on découvre en famille au bord de la piscine d'un hôtel de luxe de Bangkok. Mais rapidement, la rencontre fortuite d'un ancien camarade de lutte fait remonter les relents nauséabonds d'un passé qui le hante jusque dans ses cauchemars. Ce retraité n'est pas ce qu'il prétend : dans une autre vie, il s'appelait Yasukazu Sanso, fut activiste pendant les mouvements universitaires des années 60, avant de rejoindre les rangs de l'Armée Rouge Japonaise dans les années 70. Par conviction idéologique, il a intégré la violence et la terreur comme des moyens au service d'une cause qui lui semblait correspondre à ses idéaux.
Des campus de Tokyo aux camps d'entraînement de l'Armée rouge japonaise, de l'Ambassade de France à La Haye à l'aéroport de Tel-Aviv, Mickaël Prazan relate à travers son personnage les pires atrocités commises par ces terroristes japonais, dans leur pays mais aussi de par le monde.
J'ai été happée par la descente aux enfers du personnage de Yasukazu, mais aussi médusée par les méthodes ultra-violentes de purge au sein de l'Armée rouge japonaise autant que par l'internationalisation des luttes armées. Grâce à un travail de documentation et de recherche incroyable, Mickaël Prazan restitue dans un style incisif et implacable ces années sombres et la douleur infinie des familles, des innocents sacrifiés sur l'autel des idées. Il parle aussi brillamment des anciens bourreaux, de ceux qui se repentent en vain et de ceux qui meurent avec la conviction d'avoir fait le bien.
« On peut considérer cela comme des erreurs de jeunesse ; il y a prescription... - Pour nos victimes, il n'y a pas prescription. Je suis persuadé que leurs familles pensent encore chaque jour au mal qu'on leur a fait ».

Un roman qui marque et un auteur à suivre !

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