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Critique de Flaubauski


Dysphorie (Wikimedia) :
(Psychiatrie) Perturbation de l'humeur caractérisée par l'irritabilité et un sentiment déplaisant de tristesse, d'anxiété.
(Médecine) Sentiment désagréable de tristesse, d'inadéquation, de déception.
(Sociologie) État de malaise social.
(Spécialement) Dysphorie de genre : détresse cliniquement significative ou altération fonctionnelle associée à une incongruence entre le sexe expérimenté/exprimé et le sexe attribué à la naissance.

C'est à partir de ces diverses définitions que l'on peut comprendre en quoi Paul B. Preciado, philosophe qui a lui-même sauté le cap de la transition, particulièrement touché par une forme violente du COVID dès mars 2020, alors qu'il se trouvait à Paris, a choisi de nommer son ouvrage Dysphoria Mundi.

En effet, selon lui, notre monde est en complète dysphorie, depuis de nombreuses années, en raison d'une domination capitaliste, masculine et blanche, dysphorie totalement exacerbée par la pandémie qui n'a fait qu'exacerber encore les inégalités, sociales, raciales, médicales... et le réchauffement climatique, malgré une brève accalmie permise, à ce sujet, par les confinements. Mais, toujours selon lui, il est encore possible, et certains signes le prouvent, comme les divers mouvements qui ont pu voir le jour, dès avant, mais plus encore pendant la pandémie - Black Lives Matter, les nombreuses révoltes contre les féminicides un peu partout dans le monde...-, de contrer cette dysphorie par une révolution qui parviendrait à rendre nos sociétés plus justes, plus égalitaires, non plus dominées par ce qu'il nomme le monde pétro-sexo-racial (renvoyant au capitalisme, au patriarcat, à l'hégémonie blanche).

Dysphorie qu'il a lui-même connue, de diverses manières, mais qu'il a justement dépassée ; dysphorie remarquable dans la forme même de son récit qui mêle journal relatant sa situation pendant le premier confinement, alors qu'il était lui-même malade depuis plusieurs semaines, réflexions philosophiques, sociologiques, biologiques... sur notre monde ultra-capitaliste qui s'effondre, le tout étant parfois perturbant quant à cette forme disparate, mais aussi quant à la richesse du contenu et des références.

Même si je ne suis pas toujours d'accord avec ce qu'il dénonce ou propose, je trouve que Paul B Preciado mène ici de très intéressantes pistes de réflexion pour les générations, actuelles comme futures, pour mener à un monde tout simplement plus juste et plus humain.

Je remercie les éditions Grasset et NetGalley de m'en avoir permis la découverte.
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