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Critique de dbouillot


J'ai découvert Christopher Priest lors de la parution en France de son roman "Le Monde Inverti", c'était dans me milieu des années soixante-dix. Je finissais mes études supérieures scientifiques et je lisais pas mal de science-fiction et de fantastique. Ce roman m'avait fait un choc par l'habileté avec laquelle le jeune romancier avait mené son vaisseau littéraire jusqu'à un dénouement proprement saisissant. J'étais alors devenu un inconditionnel de Christopher Priest, et je le suis (presque) encore, bien que ses derniers ouvrages soient à mes yeux moins percutants. Je pense en particulier aux "Insulaires" ou "L'inclinaison" qui se situent dans un univers que l'auteur affectionne tout particulièrement : l'archipel du rêve, titre d'un recueil de nouvelles parues à la fin des années soixante-dix et que j'ai lu dans la foulée du Monde inverti. Ce recueil m'a profondément marqué au point de m'inspirer à mon tour divers textes dont les six îles oniriques que j'ai placées dans mon roman "Belle île amère" : Lagmur, Namdir, Torkane, Malidor, Bayang et Sandheur sans compter l'intrigue principale qui se situe dans une septième île : Sun-Yam.
L'archipel du rêve quant à lui rassemble cinq nouvelles qui parlent de rencontres féminines dans des univers insulaires improbables, associant trouble, sensualité, mystère, fantastique… Je serai tenté de faire le rapprochement avec d'autres ouvrages de l'époque écrits par Jacques Sternberg : "Toi ma nuit" et "Le coeur froid".
Chirstopher Priest n'aura jamais vraiment quitté son archipel du rêve auquel il consacrera aussi "La fontaine pétrifiante" ainsi que les romans plus récents que j'ai cités précédemment, et je le comprends… Quelle chance d'être ainsi le chroniqueur unique d'un monde kaléidoscopique composé d'innombrables îles et îlots, autant du moins que son imagination le lui permet.
Pas étonnant, tout bien réfléchi, que Christopher Priest soit britannique…

*** Addendum ***

Je viens de terminer la relecture de ce livre, une trentaine d'années plus tard. A la différence de "Toi ma nuit" de Jacques Sternberg auquel j'ai fait subir le même traitement, celui-ci conserve toute sa puissance et sa force évocatrice, du moins pour ce qui me concerne. L'archipel du rêve est un univers riche, dépaysant, à la fois enchanteur et inquiétant, sensuel et menaçant, chatoyant et troublant. Un univers déphasé, mais pas tant, presque une réalité adjacente (pour reprendre un autre titre de Christopher Priest) un peu dans le même esprit que les mondes de Haruki Murakami. Les trois textes centraux, les plus longs, sont à mes yeux les plus puissants : "La cavité miraculeuse", "La crémation", et "Le regard". Les autres sont des petits coups de scalpel qui en ont toute l'efficacité, sauf peut-être la dernière que je trouve un peu en dessous. Enfin bref, comme dirait un guide touristique bien connu, allez vous balader sur l'archipel du rêve, cela vaut le détour...
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