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Critique de akahama


Qu'écrivent en 2014 des adolescents ayant entre 15 et 17 ans, ceux de la génération Facebook, Twitter, Harry Potter et Hunger Games ? Je ne cache pas avoir abordé le recueil avec une sorte d'appréhension un peu fébrile doublée d'un désir fou de balancer aux orties tous mes préjugés sur une génération qui me paraît hyper connectée. C'est chose faite. D'ailleurs, la technologie et la modernité sont très peu présentes dans les nouvelles rédigées par les gagnants du concours. le narcissisme, si caractéristique des réseaux sociaux, est également écarté au profit de l'empathie. Les personnalisations proposées (lierre, arbre, fusil, chats humanisés) sont efficaces, et témoignent d'une grande capacité à se mettre à la place de l'autre, à adopter un point de vue différent du sien propre. En découle une compréhension des aspirations humaines et des relations souvent très fines, que l'on se réjouit de constater chez des auteurs si jeunes. Chaque récit développe son propre univers. On retrouve ainsi tous les codes de la nouvelle fantastique dans « La main coupée », des tendances surréalistes dans « de chair et de fibres ». J'ai apprécié l'alternance typographique entre caractères droits et italiques dans « Je suis un chat », le recours aux dates et à la localisation historique dans « Helmut », la finesse du dialogue lierre-arbre dans « Ex Hedera ». le genre est également parfaitement maîtrisé, avec une fin abrupte, amenée progressivement tout au long du récit, mais qui demeure le point culminant de la nouvelle, en particulier dans le long texte « La mélodie du vent ».
Parfois, on a envie de corriger une expression qui nous paraît un peu approximative, de conjuguer le verbe à un autre temps, mais si on en est à ce degré de précision dans les améliorations que l'on pourrait apporter, c'est bien parce que les textes présentent une grande qualité d'ensemble. Les courtes biographies qui introduisent chaque nouvelle sont également très appréciables. Savoir qui écrit permet aussi de comprendre comment et pourquoi il/elle écrit. Et à la lecture de leurs textes, on se dit que ce serait bien si ces auteurs en herbe continuaient à manier la plume.
Une petite mention spéciale pour « Ex Hedera », la nouvelle qui m'a le plus enthousiasmée. La jeune auteure écrit dans sa présentation « Et puis, au fond, arbre, lierre, ou homme, rien n'est jamais vraiment différent. » C'est à prendre au pied de la lettre (ou au pied de l'arbre). La palette d'émotions articulées dans ce récit qui prend pour point de vue celui d'un chêne est tout à fait étonnante.
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