AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fandol


C'est avec un immense plaisir que je me suis plongé à nouveau dans la lecture de ces Nouvelles d'Ados, cuvée 2021, cette fois-ci. J'avais été séduit par leur qualité d'écriture et d'imagination dans les publications 2017 et 2018. Aussi, quand j'ai vu que Lecteurs.com proposait de découvrir la dernière édition, j'ai postulé et je ne le regrette pas.
Première impression : la couverture du livre publié conjointement par Fleurus et les Éditions Héloïse d'Ormesson est très réussie. Elle est belle, bien colorée et accroche le regard avec cette marguerite qui laisse échapper ses pétales au vent, comme ces six nouvelles d'Ados publiées et proposées à la lecture du plus grand nombre.
Avant de parler un peu de chacune d'elles, il faut rappeler que le prix a été créé en mémoire de Clara, décédée subitement à l'âge de 13 ans, à cause d'une malformation cardiaque. La recherche médicale tente de créer des outils pour détecter et soigner ce genre de malformation qui ne se manifeste que lorsqu'il est trop tard. L'Arcfa (Association pour la recherche en cardiologie du foetus à l'adulte) est basée à l'hôpital Necker-Enfants et a besoin de dons pour pousser plus avant ses recherches.
Comme je ne suis pas d'accord avec le slogan de la quatrième de couverture : « Des ados écrivent pour des ados », je me suis lancé dans la lecture de ces nouvelles…
Émilie Mahé (16 ans) signe d'abord « Funambules » qui me fait partager l'escapade intrigante et originale de Thibaut et Éloïse. le garçon a tout préparé soigneusement. Heureusement qu'Éloïse lui fait confiance pour ce week-end en pleine nature sans que leurs parents respectifs ne se doutent de quoi que ce soit. Je me suis laissé entraîner sur ce fil avec ces deux jeunes recherchant un équilibre qui ne pourra que leur être profitable en cas de succès.
« La silhouette de l'ombre » de Camille Benveniste (14 ans) va beaucoup plus loin. Elle s'inspire de la vie de Kashif Khan, un Pakistanais de 23 ans arrivé en France il y a trois ans. Transposant son histoire en Afghanistan, Camille réussit à me plonger dans la vie quotidienne d'Armin (16 ans) qui, avec son ami Zaki, porte les sacs de ravitaillement aux soldats français en poste dans la montagne. Hélas, les talibans gagnent du terrain et le drame approche. Comme la nouvelle débute dans un canot noir malmené par les vagues, je sais qu'Armin a dû fuir. Tout est écrit avec beaucoup de délicatesse et de justesse.
Dans « le repas du dimanche soir », Luna Dauger (15 ans) me plonge dans le quotidien bien triste d'un vieux couple. C'est la femme qui raconte, parle de son mari, Eustache, qui éternue depuis cinquante-quatre ans et exige d'être servi, restant vautré devant la télé… jusqu'à la surprise finale.
Bertille Bricou (17 ans) dont le petit frère est mort, comme Clara, d'une malformation cardiaque, me fait suivre Mehdi, issu d'une famille très modeste, dans « Ta bohème ». Il est amoureux, sans oser le dire, d'Alice, une fille à papa, gâtée, trop forte, brillante. Toujours avec son foulard rouge, comme Renaud, il dessine pour Alice et leur dernière soirée de fin de lycée dégage une émotion et une tendresse touchantes. Dessin, poème, ces deux-là ont tout pour s'entendre et Bertille a su donner à leurs sentiments une justesse délicieuse.
« La bande dessinée », nouvelle d'Ève Renard, me ramène dans le monde hospitalier où Ilona, la fille de Sophie, dépérit à cause d'un cancer détecté trop tard. Sa mère, chaque mardi, lui apporte un cadeau. Cette fois, en mal d'idées, elle lui a apporté tout simplement une boîte de crayons de couleurs et un cahier. Alors, Ilona crée un bande dessinée et parle du Jardin des Morts. C'est plein de douleur, de poésie, de rêve et permet d'espérer que celles et ceux qui nous quittent continuent à vivre avec nous après leur mort.
Enfin, Aliénor Vanoutryve n'a pas hésité à se lancer dans la science-fiction avec « Une si belle planète ». le climat s'étant subitement déréglé, les scientifiques n'ayant pas été écoutés, il faut fuir pour ceux qui le peuvent. le père de la narratrice étant navigateur sur un vaisseau spatial, c'est parti et après soixante-sept ans de voyage, enfin, une planète semble vivable… et je vous laisse découvrir la suite, l'énorme surprise finale.
Qualité d'écriture, imagination, sensibilité, suspense, les six nouvelles du Prix Clara 2021 prouvent, une fois de plus, tout le talent de quelques jeunes écrivaines qui pourront peut-être, poursuivre, continuer à écrire, profitant de la chance d'avoir déjà publié une première fois.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          1025



Ont apprécié cette critique (98)voir plus




{* *}