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Critique de ManouB


Au début des années 80, une jeune française, de six ans plus âgée que Seung-geun, son fiancé coréen, se soumet humblement par amour, aux traditions ancestrales : seul le grand-père peut donner son accord pour une telle union.

Car le personnage central du récit, c'est bien Halabeoji (qui signifie "grand-père en coréen) ! C'est lui déjà qui, selon la tradition, a donné leurs prénoms à tous les enfants de la famille et son avis n'est jamais contesté.
Ce vieil érudit, médecin traditionnel qui soigne les humains par les plantes, reçoit les deux jeunes gens brièvement et sans un mot : il pose seulement quelques questions à son petit-fils. Les règles de politesse coréennes sont très strictes : seul Seung-geun (prénom qui signifie "Racine montante") a le droit de répondre et de regarder son grand-père dans les yeux.
Le verdict arrivera après une longue attente.
Par différents signes, le grand-père verra que "le bonheur est entré dans la maison" et seulement alors, la jeune femme sera définitivement acceptée dans la famille.

Un pur délice que ce court récit qui m'a fait entrer pour la première fois dans une famille coréenne. Je ne savais que très peu de choses des traditions ancestrales ancrées dans le pays.
L'auteur nous décrit non sans humour, les petits arrangements indispensables à la compréhension du décalage culturel. Elle nous explique comment, par amour pour Seung-geun, elle va accepter ce qu'aucune femme française ne faisait à l'époque, de ne pas parler ni répondre aux questions, et de ne pas regarder le grand-père dans les yeux, ni même le dévisager...
Le lecteur est subjugué par son regard vif et intimiste où percent la tendresse et l'admiration lorsqu'elle parle de cet homme cultivé, qui sait si bien soigner les autres grâce à ses connaissances de médecine traditionnelle, mais qui lui demandera d'acquérir pour lui-même, en quelque sorte en guise de "test", une pommade allemande, censée le guérir de ses problèmes dermatologiques récurrents...
Il acceptera enfin la jeune femme car il sera particulièrement ouvert aux signes positifs, entrés dans la maison...

L'auteur évoque dans ce récit, la puissance des croyances ancestrales et le respect dû aux anciens, la nature des relations hommes-femmes et certaines traditions, comme le fait, par exemple, que l'homme coréen soit autorisé à prendre une concubine si sa femme légitime ne lui fait pas assez vite un garçon.
Elle nous montre un pays en pleine mutation qui alterne encore entre modernité et tradition.

L'insertion dans le récit de nombreux mots en coréen, ajoute beaucoup de poésie et invite le lecteur au voyage...

Lien : http://bulledemanou.over-blo..
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