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Critique de athirsata


Voici enfin terminé la lecture de "la recherche du temps perdu" avec "le temps retrouvé", Proust avait écrit le mot fin comme il le déclara à Celeste Albaret, et il put s'éteindre tranquillisé même s'il n'eut pas le temps de relire et de corriger toute son oeuvre. de quoi s'agit-il dans ce dernier volume qui ne parle plus du temps qui passe, mais cette fois du temps qui est passé: Cheveux blanc, visages bouffis, beautés envolées, décès des uns, cheminement difficile de fin de vie pour d'autres et le monde de la jeunesse disparu à jamais, nouvelles générations de l'après guerre qui ont changé les valeurs, de même que l'éclairage des villes et l'arrivée des automobiles scelle la fin des chevaux et du monde des bougies. Réflexion amère et lucide sur la vieillesse, il y a un paragraphe qui résume la recherche : "Et maintenant, je comprenais ce que c'était la vieillesse - La vieillesse qui de toutes les réalités est peut-être celle dont nous gardons le plus longtemps dans la vie une notion purement abstraite, regardant les calendriers, datant nos lettres, voyant se marier nos amis, sans comprendre, soit par peur, soit par paresse, ce que cela signifie, jusqu'au jour où nous apercevons une silhouette inconnue, comme celle de M d'Argencourt, laquelle nous apprend que nous vivons dans un nouveau monde; jusqu'au jour où le petit fils d'une de nos amies, jeune homme qu'instinctivement nous traiterions en camarade, sourit comme si nous nous moquions de lui, nous qui lui sommes apparu comme un grand-père; je comprenais ce que signifiaient la mort, l'amour, les joies de l'esprit, l'utilité de la douleur, la vocation, etc. Car si les noms avaient perdu pour moi de leur individualité, les mots me découvraient tout leur sens. La beauté des images est logée à l'arrière des choses, celle des idées à l'avant. de sorte que la première cesse de nous émerveiller quand on les a atteintes, mais qu'on ne comprends la seconde que quand on les a dépassées."
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