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Critique de paroles


Je viens de me réveiller d'une longue sieste, à peine entrecoupée par le vol d'une mouche, l'heure sonnée au clocher de Saint-Hilaire, le tintement de la petite cuillère dans la tasse de thé,

Je viens de vivre quelques heures voluptueuses laissées à la rêverie, aux souvenirs lointains de l'enfance, celle passée à Combray.
Aaaaaah ! Qu'il est difficile ensuite de se tirer de cette torpeur et essayer d'écrire un petit billet sur ce roman.


Et bien voici une jolie peinture de la bourgeoisie provinciale, classe sociale qui, à l'instar de la société indienne, voit le monde à travers des castes avec lesquelles on ne se mélange pas.
Les actes de la vie quotidienne et familiale y sont largement codifiés : baiser du soir aux enfants, heure des repas, promenade du dimanche, lecture du dimanche (reconnue amusement les autres jours).

Des longueurs bien sûr, monsieur Proust a le goût du détail, des détails, de la sensibilité voire de la sensiblerie parfois, mais aussi beaucoup d'humour. J'ai adoré le choix des cadeaux de la grand-mère qui doivent avoir vécu au point quelquefois de tomber en ruines. J'ai apprécié la sournoiserie de monsieur Legrandin et ses circonvolutions langagières afin de ne pas avouer qu'il avait de la famille à Balbec et donc ne pas recevoir ses voisins lors de leur séjour balnéaire

C'est drôle, à la lecture des souvenirs de monsieur Proust, plusieurs films me sont venus à l'esprit. D'abord "un dimanche à la campagne" (de Bertrand Tavernier) pour sa peinture du dimanche quand tout est calme et que l'on reçoit la famille selon un rite bien établi, ensuite "les enfants du marais" (de Jean Becker) dans lequel Amedée alias André Dussolier, surpris par la vie qu'il ne côtoie pas vraiment, répète : quelle aventure ! Celui-ci m'est venu à l'esprit quand le samedi, le repas est avancé d'une heure et que la famille est perturbée par ce changement. Quelle aventure !

C'est charmant, raffiné avec cependant une petite odeur de naphtaline. Enfin, me voilà réconciliée avec monsieur Proust, que j'avais quitté bien fâchée lors de mes années lycée. Une belle parenthèse dans mes lectures...
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