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Critique de Zephirine


J'avais été séduite par le précédent roman de Sylvain Prudhomme, « Par les routes » qui décrit avec délicatesse l'amitié et le désir amoureux entre trois personnages. Dans "Les orages" qui regroupe treize nouvelles touchantes de simplicité et de vérité, j'ai retrouvé avec plaisir la plume tout en finesse de l'auteur.
Ces fragments de vie qui touchent à l'intime se racontent à la première ou troisième personne, ils nous font toucher du doigt, chacun à sa manière, la fragilité humaine.
Chaque histoire est un instant qui compte dans une existence. Dans « les cendres » un homme va à l'enterrement de son père et se revoie, enfant, sur la banquette arrière de la voiture avec ses parents qui parlent de leur mort. Dans « L'appartement », c'est d'un déménagement qu'il est question, et de toute une existence sur laquelle on claque la porte. Dans « Balzac », le narrateur rencontre un curieux personnage venu, comme lui, s'éloigner de Paris dans ce village discret. Dans « La nuit », une femme en vacances s'énivre de soleil et de mer jusqu'à trouver l'apaisement.
La nouvelle « souvenir de la lumière » qui débute le recueil est assez extraordinaire. le narrateur raconte cette rencontre fugace avec un homme qui a passé plusieurs jours au chevet de son enfant malade. Chambre 817. Avec ce seul détail, le narrateur cherchera à voir cette chambre pour tenter de remonter le temps et revivre le drame intime de cet homme. C'est une histoire lumineuse et troublante. Mais toutes les histoires de Sylvain Prudhomme ne se laissent dévoiler qui peu à peu pour révéler toute la sensibilité des personnages avec leurs faiblesses.
J'ai eu un coup de coeur pour « Awa beauté ». Awa est employée de maison en Casamance. Tout en préparant le repas, elle rêve à son projet de salon de coiffure, mais la réalité va la rattraper. La sobriété avec laquelle est racontée cette histoire la rend encore plus bouleversante.
N'attendez pas de chutes spectaculaires à ces récits, ils n'en ont pas besoin pour capter l'intérêt du lecteur.
L'écriture délicate de l'auteur se prête à merveille à ces fragments de vie ordinaires fragiles comme des porcelaines de Saxe et pourtant si intensément vivants et émouvants.
Un style à découvrir, un beau recueil à savourer.

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