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Critique de sylviedoc


Romain Puértolas, ce nom évoquait dans ma mémoire une pub pour un célèbre magasin de mobilier suédois, et je n'étais guère tentée. Par la suite, j'ai lu des retours enthousiastes sur "La police des fleurs, des arbres et des forêts", et "Sous le parapluie d'Adélaïde", que je m'étais promis d'emprunter lors de ma prochaine razzia à la médiathèque. Ne les ayant pas trouvés, je suis finalement repartie avec ces "ravissantes" dans ma besace, afin de découvrir enfin cet auteur français que tout le monde connaissait sauf moi.

Première surprise : l'histoire se déroule en Arizona, dans les années 70 (je n'avais pas lu la quatrième de couverture). Ah oui, je me souviens à ce moment-là du billet assez dubitatif d'une babélamie sous lequel j'avais d'ailleurs laissé un commentaire sous-entendant que je ne lirai pas ce roman. Mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, n'est-ce pas ! Je découvre donc la petite ville de Saint Sauveur où justement, le Sauveur s'est installé avec toute sa clique de joyeux hippies bien clichés, pétard au bec, chemises à fleurs et pieds nus dans leur petite forteresse où ce petit microcosme vit en autarcie sous l'égide d'Emilio Ortega, ou plutôt Jésus, puisqu'il affirme être de retour pour sauver les siens.

Le roman débute par une scène de chaos, la ville est en feu, et toutes les voies qui y mènent ont été bloquées par des voitures-épaves, empêchant les secours de passer. Alléchant... mais on apprend quelques pages plus loin qu'il s'agit de la fin de l'histoire, racontée par une personne emprisonnée interrogée par un journaliste. Il faut remonter de six mois dans le temps pour comprendre comment on en est arrivé là.
En mars 1976, débute une série d'enlèvements d'ados dans la tranquille petite bourgade de Saint Sauveur. Enfin "tranquille", c'est vite dit ! Dans le coin, on voit des ovnis, les vaches deviennent complètement dingues, et la communauté hippie installée dans l'ancien dépôt de pain perturbe beaucoup les habitants confits dans leurs petites habitudes. Alors quand trois jeunes disparaissent successivement à quelques jours d'intervalle, la messe est vite dite pour les parents concernés, ce sont les allumés de la secte, là-haut, qui ont certainement fait le coup ! Et comme le shérif du coin semble chercher dans d'autres (mauvaises, bien entendu) directions, ils vont prendre les choses en main, en commençant par convaincre les honnêtes gens du cru de leur filer un coup de main pour enquêter comme il faut. Enfin, quand je dit "les parents", je parle surtout des trois mères, qui sur un malentendu vont se retrouver affublées du surnom qui donne son titre au livre....

Une bonne histoire de départ, même si le thème est archi-rebattu, c'était original de le situer à cette époque-là et dans ce contexte particulier. J'aime beaucoup les enlèvements d'enfants (enfin les romans sur le sujet, vous m'aurez compris !), je suis donc rentrée à pieds joints là-dedans. En plus l'accroche est sympa et aguichante, je me suis pourléché les babines en escomptant un très bon moment. Soyons honnêtes : je ne me suis pas ennuyée, et la fin est assez bluffante, même si j'ai commencé à avoir certains doutes auparavant. J'aurais sans doute mis une étoile de plus si certains aspects ne m'avaient un peu exaspérée, notamment l'accumulation de clichés sur la communauté, et sur les "bien-pensants" de la ville aussi d'ailleurs. J'ai trouvé tout ceci un peu manichéen. Et que dire du personnage d'Emilio-Jésus, que je n'ai vraiment pas trouvé crédible dans le rôle du gourou qui se fait plein de pognon sur le dos de ses adeptes. Personnellement il aurait eu du mal à me convaincre, surtout accompagné de son méchant de service, l'apôtre suédois, Darius.. Et j'ai aussi trouvé un peu redondantes les interventions des parents éplorés qui n'arrêtent pas de reprocher au shérif de mal bosser.

Dans l'ensemble, un bon moment, mais je comprends les réserves de certains, je les ai partiellement faites miennes. Ce qui ne m'empêchera pas de chercher les deux autres romans cités plus haut lors de ma prochaine expédition à la médiathèque !
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