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EAN : 9782253106579
480 pages
Le Livre de Poche (03/01/2024)
3.57/5   228 notes
Résumé :
Que s’est-il réellement passé en mars 1976 dans la petite ville de Saint Sauveur, en Arizona ?

C’est la question à laquelle tente de répondre le journaliste Neil Sheehan, confronté à une énigme qui divise la population : la disparition, sans mobile apparent, de plusieurs adolescents. Tandis que le shérif Liam Golden met tout en œuvre pour résoudre l’affaire, les mères des disparus accusent une communauté de marginaux qui s’est installée un an plus tôt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (79) Voir plus Ajouter une critique
3,57

sur 228 notes
Quel dommage ce flop, ce rendez-vous manqué ! Je me faisais une joie de lire ce nouveau livre de Romain Puértolas après mes deux coups de coeur précédents (Sous le parapluie d'Adelaïde et La police des fleurs et des arbres).

Malgré ma bonne volonté à rentrer dans l'histoire, ma patience a été mise à mal. Je me suis ennuyée une bonne majorité du livre.

Nous sommes en Arizona, à Saint-Sauveur, une espèce de secte illuminée se déploie la bas avec son messie Emilio Ortega au col pelle à tarte (si vous connaissez, chapeau bas) persuadé d'être la réincarnation de Jésus-Christ.
Au même moment, trois adolescents disparaissent, Nick, Jessica et Elliot.
Le shérif Liam Golden mène l'enquête.

Comme à son habitude, Romain Puertolas distille ses indices tout du long pour qu'on tape la tête au mur à la fin de n'avoir rien vu venir. Ici, j'avoue avoir survolé les dernières pages tant je n'en pouvais plus sans me taper la tête au mur cette fois-ci. Même l'épilogue ne m'a guère convaincue.

Les chapitres donnent la voix à chaque personnage, les mères, le shérif, les personnages secondaires. Pas simple à suivre. Arrivent ovni, voyante et autres délires du genre qui m'ont plus ennuyée qu'amusée. C'est long, beaucoup trop long, ça manque à mon sens de fraîcheur, d'humour, de ce côté bucolique qui était charmant dans ses précédents ouvrages.

Grosse déception ici mais bon, je continuerai à lire cet auteur. Surtout s'il renoue avec la France, les histoires américaines à la sauce française, ce n'est définitivement pas pour moi.
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En mars 1976, un fait divers défraye la chronique aux États-Unis. Dans la petite bourgade aride de St Sauveur, près de Tucson en Arizona, a lieu sans mobile apparent la mystérieuse disparition de trois adolescents, une fille et deux garçons.
Cette petite ville fictive vivait tranquille jusqu'à l'installation, un an avant les faits, de la Communauté des Sauveurs dirigée par le Mexicain Emilio Ortega, la réincarnation de Jésus Christ.
Les mères des disparus suspectent aussitôt les membres de la secte.
Bien que le shérif Liam Golden fasse son possible pour résoudre l'affaire, celles-ci l'accusent d'incompétence et prennent l'affaire en main.
Pendant ce temps, lors des nuits sans lune, une série de phénomènes paranormaux se produit dans le ciel de la bourgade…
Mais que s'est-il donc passé en mars 1976 ?
Romain Puertolas délaisse un peu la légèreté et l'humour déployés dans ses livres précédents ce qui je l'avoue, m'a un peu désarçonnée au départ, pour nous offrir avec Les Ravissantes, un roman très différent, plus sérieux, même si le loufoque n'est pas très loin, un vrai polar.
C'est un roman totalement addictif et je n'ai eu de cesse de tourner les pages, redoutant en même temps de le terminer !
Difficile en effet de démêler le vrai du faux, de savoir à qui faire confiance, de ne pas choisir la facilité et incriminer l'autre, celui qui est différent, marginal, de ne pas redouter une issue fatale pour ces ados.
Mais j'ai avant tout été subjuguée par les moyens que vont déployer ces mères portées par leur amour pour leurs enfants, ces mères qui ne vont pas hésiter à organiser des marches, à se diriger vers la forteresse derrière laquelle vivent les marginaux, leur force décuplée par la crainte qu'il ne soit trop tard pour leur progéniture.
Romain Puertolas est vraiment un raconteur d'histoire hors normes et emmène son lecteur ou du moins m'a emmenée là où il le souhaitait, m'a vraiment bernée et ce, pour mon plus grand plaisir.
Il mène cette enquête de main de maître, chaque page déjouant nos certitudes.
Peut-être suis-je bon public, en tout cas, Romain Puertolas m'a absolument mystifiée !
J'ai replongé avec une certaine nostalgie dans ces années 70, une époque où l'on parlait beaucoup de ces hippies, de ces sectes, de la drogue, des OVNI…
La gigantesque statue à l'effigie du gourou m'a immanquablement fait penser à la communauté du Mandarom à Castellane…
Quant au titre du roman, Les Ravissantes, il est à mon avis extrêmement bien choisi, même s'il faut attendre quasiment les dernières pages du roman et c'est un beau cadeau, pour en saisir toute la saveur !

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La petite ville jusqu'ici si tranquille de St Sauveur, au fin fond de l'Arizona, ne respire plus depuis que, derrière les murs de son ancien fort situé sur les hauteurs, est venue s'installer une communauté hippie et son gourou qui se fait passer pour le Christ. Quand, en ce mois de mars 1976, trois adolescents disparaissent sans laisser de traces, les parents incriminent aussitôt ces encombrants voisins. le reste de la population les suit d'autant plus volontiers que d'étranges et inexplicables lumières, venant régulièrement éclairer la nuit au-dessus du fort, renforcent les préventions à leur encontre. Pourtant, la police reste bredouille…


La marque de fabrique de Romain Puértolas est décidément de mystifier ses lecteurs. Dans ses précédents livres, il se jouait de nous au long de facéties toutes plus malicieuses et surprenantes les unes que les autres. Cette fois, il change de tactique, versant dans un mode beaucoup plus sérieux, mais ne s'en ingénie pas moins, pour notre plus grand plaisir, à nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Suffisamment, en tout cas, pour nous faire douter en cours de route : a-t-il tout inventé, ou relate-t-il un fait divers qui aurait réellement défrayé la chronique de l'Amérique profonde des années soixante-dix ?


Plus que l'enquête elle-même, au fond à la mesure du fait divers qui l'occasionne, c'est le trouble du lecteur quant à son semblant de véracité qui fait tout l'intérêt du livre. Romain Puértolas réussit en quelque sorte un « fake », où l'invention prend toutes les allures terre-à-terre du réel au travers de détails soigneusement documentés sur les personnages, les décors et l'atmosphère, mais aussi d'une construction narrative habilement maquillée entre reconstitution et témoignage. Et puis, comme à son habitude, il sème tout au long de sa narration les éléments qui, passés inaperçus du lecteur, viendront le surprendre en une chute inattendue alors qu'ils étaient à sa portée depuis le début.


Même s'il évolue vers un registre plus classique et "passe-partout" qui frustrera peut-être les lecteurs les plus attachés au charme espiègle de ses précédents romans, Romain Puértolas nous offre une nouvelle lecture plus que jamais en trompe-l'oeil, comme il sait si bien nous les concocter.

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Romain Puértolas, ce nom évoquait dans ma mémoire une pub pour un célèbre magasin de mobilier suédois, et je n'étais guère tentée. Par la suite, j'ai lu des retours enthousiastes sur "La police des fleurs, des arbres et des forêts", et "Sous le parapluie d'Adélaïde", que je m'étais promis d'emprunter lors de ma prochaine razzia à la médiathèque. Ne les ayant pas trouvés, je suis finalement repartie avec ces "ravissantes" dans ma besace, afin de découvrir enfin cet auteur français que tout le monde connaissait sauf moi.

Première surprise : l'histoire se déroule en Arizona, dans les années 70 (je n'avais pas lu la quatrième de couverture). Ah oui, je me souviens à ce moment-là du billet assez dubitatif d'une babélamie sous lequel j'avais d'ailleurs laissé un commentaire sous-entendant que je ne lirai pas ce roman. Mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, n'est-ce pas ! Je découvre donc la petite ville de Saint Sauveur où justement, le Sauveur s'est installé avec toute sa clique de joyeux hippies bien clichés, pétard au bec, chemises à fleurs et pieds nus dans leur petite forteresse où ce petit microcosme vit en autarcie sous l'égide d'Emilio Ortega, ou plutôt Jésus, puisqu'il affirme être de retour pour sauver les siens.

Le roman débute par une scène de chaos, la ville est en feu, et toutes les voies qui y mènent ont été bloquées par des voitures-épaves, empêchant les secours de passer. Alléchant... mais on apprend quelques pages plus loin qu'il s'agit de la fin de l'histoire, racontée par une personne emprisonnée interrogée par un journaliste. Il faut remonter de six mois dans le temps pour comprendre comment on en est arrivé là.
En mars 1976, débute une série d'enlèvements d'ados dans la tranquille petite bourgade de Saint Sauveur. Enfin "tranquille", c'est vite dit ! Dans le coin, on voit des ovnis, les vaches deviennent complètement dingues, et la communauté hippie installée dans l'ancien dépôt de pain perturbe beaucoup les habitants confits dans leurs petites habitudes. Alors quand trois jeunes disparaissent successivement à quelques jours d'intervalle, la messe est vite dite pour les parents concernés, ce sont les allumés de la secte, là-haut, qui ont certainement fait le coup ! Et comme le shérif du coin semble chercher dans d'autres (mauvaises, bien entendu) directions, ils vont prendre les choses en main, en commençant par convaincre les honnêtes gens du cru de leur filer un coup de main pour enquêter comme il faut. Enfin, quand je dit "les parents", je parle surtout des trois mères, qui sur un malentendu vont se retrouver affublées du surnom qui donne son titre au livre....

Une bonne histoire de départ, même si le thème est archi-rebattu, c'était original de le situer à cette époque-là et dans ce contexte particulier. J'aime beaucoup les enlèvements d'enfants (enfin les romans sur le sujet, vous m'aurez compris !), je suis donc rentrée à pieds joints là-dedans. En plus l'accroche est sympa et aguichante, je me suis pourléché les babines en escomptant un très bon moment. Soyons honnêtes : je ne me suis pas ennuyée, et la fin est assez bluffante, même si j'ai commencé à avoir certains doutes auparavant. J'aurais sans doute mis une étoile de plus si certains aspects ne m'avaient un peu exaspérée, notamment l'accumulation de clichés sur la communauté, et sur les "bien-pensants" de la ville aussi d'ailleurs. J'ai trouvé tout ceci un peu manichéen. Et que dire du personnage d'Emilio-Jésus, que je n'ai vraiment pas trouvé crédible dans le rôle du gourou qui se fait plein de pognon sur le dos de ses adeptes. Personnellement il aurait eu du mal à me convaincre, surtout accompagné de son méchant de service, l'apôtre suédois, Darius.. Et j'ai aussi trouvé un peu redondantes les interventions des parents éplorés qui n'arrêtent pas de reprocher au shérif de mal bosser.

Dans l'ensemble, un bon moment, mais je comprends les réserves de certains, je les ai partiellement faites miennes. Ce qui ne m'empêchera pas de chercher les deux autres romans cités plus haut lors de ma prochaine expédition à la médiathèque !
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Romain, Romain, Romain ...
Suite à notre échange en mp je modifie mon introduction précédente qui était peu agréable à cause d'un blocage que j'avais fait sur la conclusion de votre roman que je ne parvenais pas à m'expliquer. Je l'avais apprécié de bout en bout et je ne savais plus qu'en penser jusqu'à votre intervention salvatrice.
Désormais je peux vous le confirmer, quel que soit l'angle sous lequel on se place la petite surprise qui attend les lecteurs en fin de roman est réellement divertissante.
Merci beaucoup.

Les Sauveurs.
Si vous êtes familier des séries télévisées post-apocalyptiques, ce nom devrait vous rappeler celui d'une bande de joyeux lurons dans The Walking dead, ces humains dirigés par Negan qui offrent leur protection aux différents groupes de survivants. En échange de fournitures, d'armes et de provisions. Un marché pas du tout équitable qui s'apparente à du chantage et à du pillage.
Des Sauveurs, il y en a également dans ce roman de Romain Puértolas, une communauté qui s'est établie à Saint-Sauveur, en Arizona. Si vous regardez une carte des USA, vous trouverez cette commune à équidistance de Tucson et de Nogales, à la frontière mexicaine. Si du moins elle existait. Qui ne dépouille personne si ce ne sont ses adeptes, comme toute secte qui se respecte. Et qui vit presque en totale autarcie, derrière les murailles qui les séparent des résidents d'une petite ville jusqu'alors sans histoires.
Pas de Negan ni de batte barbelée prénommée Lucille à la tête des Sauveurs ici mais Jésus Christ lui-même, du moins c'est ainsi que se présente le charismatique Emilio Ortega, gourou et prophète.
"La ville était désormais divisée en deux pour qui il n'était qu'un fou ou un charlatan et ceux qui le croyaient."
Son second, l'apôtre Darius Petersson, ancien criminel, immigré suédois, est probablement l'homme le plus détestable du roman.
Et je n'ai pas pu m'empêcher de penser à une autre série, Hell on Wheels, racontant la construction de la première ligne de chemin de fer transcontinentale, dans les années 1865-1869, au lendemain de la guerre de sécession. Et dans ces épisodes empruntant tant à L Histoire qu'au western il y avait un personnage tout à fait exécrable, Thor Gundersen, de ceux qu'on adore détester. Il était de mémoire immigré norvégien mais tout le monde le surnommait "Le Suédois."

Les ravissantes se déroule quant à lui il y a presque un demi-siècle, en mars et avril 1976.
J'avais alors trois mois et demi, malgré tout ça ne me rajeunit pas. Enfin je suis tout de même cinq jours plus jeune que l'auteur.
Un Romain Puértolas de retour avec un roman au style méconnaissable.
Après de premiers romans à l'humour totalement barge, l'écrivain s'est progressivement assagi et ses deux premiers livres parus chez Albin Michel - La police des fleurs, des arbres et des forêts et Sous le parapluie d'Adélaïde ( indépendants mais formant un diptyque à mes yeux ) - étaient des romans qu'on pourrait qualifier de policiers, avec un mystère assez cocasse à résoudre.
Cette fois il a gardé l'enquête et le mystère sous couvert de littérature générale, continuant à proposer au lecteur de faire fonctionner ses petites cellules grises. Il parvient ( presque ) à garder son sérieux de bout en bout et en profite pour dresser des portraits de personnages féminins forts en nous transportant à une époque pas si lointaine, soignant particulièrement l'ambiance.
"Voilà pourquoi ils devraient tous comprendre aujourd'hui qu'elles n'abandonneraient pas, qu'une femme qui s'est levée ne se remet jamais à genoux."

Trois adolescents aux profils différents se font successivement enlever : Un fan de jeux d'arcades et de bandes dessinées, une jeune femme passant des heures à étudier à la bibliothèque après les cours et un scout ...
La police, dirigée par le shérif Liam Golden, entreprend des fouilles approfondies mais infructueuses. le temps passe, il n'y a aucune demande de rançon, et les chances de retrouver les enfants en vie s'amenuisent.
"L'enlèvement d'un enfant avait déjà une répercussion médiatique immense, l'enlèvement de trois était tout bonnement ingérable. Comme si cette ville ou cette montagne les dévorait tel un monstre affamé."
Aucun indice, parmi tous ceux que l'auteur distille à l'intention des forces de l'ordre ou du lecteur, ne les mène vers la secte. Mais pour la communauté regroupée autour des parents éplorés le doute n'est pas permis. Rien ne va plus à Saint-Sauveur depuis l'installation toute proche des Sauveurs et de leurs adeptes. Ces illuminés qui croient être sauvés de la fin du monde toute proche sont en majorité des hippies, des toxicomanes, d'anciens criminels. Autant de suspects peu reluisants et qu'il ne fait pas bon rencontrer la nuit.
"Rappelez-vous comment était notre ville avant. Un havre de paix, le paradis sur terre ! "

Est-ce encore le shérif qui fait la loi quand tous les habitants de sa ville pointent la forteresse du doigt en lui faisant comprendre que c'est dans cette fourmilière qu'il doit creuser, que tout le reste n'est que fausses pistes et temps perdu ?
Alors la secte : coupable ou bouc-émissaire ?
Quand en plus de l'enlèvement de trois enfants il doit gérer une insurrection de sa commune qui lui dit comment exercer ses fonctions.
"Elles criaient tout haut ce que tous avaient toujours pensé chez eux tout bas. La révolution était en marche et rien ne pourrait plus l'arrêter."
"Quand leur laisseraient-elles faire son travail pour intervenir ?"
Quelle piste faut-il privilégier quand une population entière a décidé de l'identité du coupable, que les quelques éléments de l'enquête ne vont pas tous en ce sens et que le maire souhaite quant à lui qu'on laisse tranquilles ces Sauveurs ?

Et puis la vérité est peut-être ailleurs, Roswell ( connue pour ses petits hommes verts ) se situe en l'occurence dans l'Etat voisin, à savoir le Nouveau Mexique.
"Y a des trucs louches qui volent dans le ciel. P'têt ben des ovnis !"
Un enlèvement par de petits hommes verts est-il envisageable ?
En tout cas Romain Puértolas n'hésite pas à inclure quelques éléments d'ordre surnaturel ou biblique pour semer le désarroi et enrichir les possibilités.
Emilio Ortega, grand manitou des Sauveurs, est-il véritablement l'incarnation du Christ ? Ou un nouveau Charles Manson qui se fait passer pour tel.
"Il a même dit que c'étaient des étoiles qui guidaient les âmes soeurs vers sa Communauté, comme l'étoile de Bethléem a guidé les Rois mages vers le Christ."
Une voyante spécialisée en numérologie viendra également ajouter une part de mystère - ou de charlatanisme.
Le roman lui-même s'ouvre sur un paysage d'apocalypse avec des voitures accidentées qui sont comme tombées du ciel sur les route voisines de Saint-Sauveur, en proie aux flammes.
Et puis il est fait une allusion au joueur de flûte de Hamelin, conte des frères Grimm basé sur des faits réels.

J'ai apprécié également les petites touches culturelles, toujours bien amenées. Beaucoup pour nous ancrer dans l'époque des faits, la mentalité, et la géographie des lieux, mais d'autres plus générales, amusantes, instructives.
"Des enfants avaient bel et bien disparu le 26 juin 1284, à Hamelin."
J'ai enfin eu une explication rationnelle sur la façon dont le lac de Tanis ( mais pas la mer rouge ) aurait pu s'ouvrir devant Moïse : "Des vents de cent kilomètres par heure qui ont soufflé pendant douze heures ont creusé les eaux sur deux mètres de profondeur et ont créé un passage qui est resté exposé pendant quatre heures, suffisamment pour permettre aux hébreux de traverser."
Et puis j'ignorais qu'une commune s'appelait Truth or consequences au Nouveau Mexique. Anciennement baptisé Hot Springs, elle changera de nom en 1949 pour celui d'une émission de radio qu'elle accueillera.
- Tu vas où en vacances cet été ?
- Dans une station balnéaire, La valise RTL, et vous ?
- Nous on va dans le Jura, à Stop ou Encore. On en profitera pour visiter le château des Grosses têtes, juste à côté.
Ca fait bizarre non ?
Ils sont fous ces Américains.

Voilà donc une liste non exhaustive des qualités inhérentes au roman. Les ravissantes est mystérieux, féministe, engagé, rythmé, intéressant. L'aspect policier est bien fait, et entre les fausses pistes et les éléments demandant l'attention du lecteur, on peut quand même se laisser balader assez longtemps. Je n'ai pour ma part deviné avec certitude que quelques pages avant les révélations finales. le livre est bien construit également puisqu'il commence par la fin, avec l'interview d'une personne emprisonnée, coupable, pour créer une mise en abîme originale et la création du livre qu'on tient entre les mains.
Et puis le titre est vraiment charmant, n'est-ce pas ?

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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
12 septembre 2022
Une secte bizarre, des ovnis qui surgissent dans le désert de l’Arizona, des disparitions mystérieuses : l’écrivain français Romain Puertolas offre une histoire étonnante, bien campée et extrêmement divertissante dans son nouveau roman, Les Ravissantes.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeDevoir
19 juillet 2022
Tout est faux dans cette histoire, même le titre. Ne reste que les flics, qui ne trouvent rien pendant que tout part en eau de boudin. Une intrigue comme on en fait peu et des personnages auxquels on n’arrive pas à croire. Étonnant.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Il travaillait pour un journal de Tucson et se trouvait là par hasard, de passage pour le week-end. Les journalistes raffolaient de ce genre d’histoires auxquelles toute la population pouvait s’identifier. Ils aimaient susciter la peur, la propager, l’exacerber, ils aimaient aussi jouer les enquêteurs, évoquer des pistes auxquelles personne n’avait pensé, en inventer des grotesques, des improbables, confectionner à la lueur de leurs néons des titres racoleurs pour la une du lendemain matin.
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–Par où me faut-il commencer ?
–Il y a cette phrase que dit le roi dans Les Aventures d’Alice au pays des merveilles : « Commencez au commencement et continuez jusqu’à ce que vous arriviez à la fin, ensuite, arrêtez-vous. » Je pense que cette méthode a fait ses preuves.
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Les réussites professionnelles, là aussi lorsqu’il y en avait tant on mettait de bâtons dans les roues des femmes, demeuraient invisibles au regard du grand public. On avait à peine parlé des sept milles Américaines ayant servi au Vietnam, la majorité comme infirmières, peut-être parce que la guerre était un jeu d’hommes et que l’image de la soignante en blouse blanche avait toujours été plus un fantasme dans l’esprit masculin qu’une vraie profession.
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(…) il jeta un coup d’œil distrait à la rue à travers la fenêtre. Une femme était plantée sur le trottoir, regardant son caniche en train de se soulager dans le carré d’herbe où était fixé le panneau « BUREAU DU SHÉRIF ». Ne se sachant pas observée, elle le laissait faire. Le policier se demanda si elle aurait fait de même si elle l’avait vu derrière la fenêtre. Un philosophe grec, il y a très longtemps, avait démontré que l’homme devenait mauvais à partir du moment où il ne se savait pas observé. Deux mille ans après, ses paroles étaient toujours d’actualité.
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Il est vrai, la domination de l’homme était universelle et le rôle féminin était si peu considéré qu’une femme ne pouvait faire la une des journaux qu’en donnant naissance à des quintuplés. On passait sous silence tout exploit sportif féminin, lorsque toutefois il put y en avoir, tant il était compliqué pour une femme de participer à quelque épreuve que ce fut.
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Vidéo de Romain Puértolas
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