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Critique de April-the-seven


Je remercie Camille ainsi que les éditions Michel Lafon pour cet envoi. Camille Pujol, auteur de Blue, a été découverte sur la célèbre plateforme Wattpad. À seulement 16 ans, elle a été repérée par Michel Lafon, et son roman s'est vu publié. Avec moi, c'est un cocktail qui a plutôt bien fonctionné jusqu'à présent. Ça me plaît de savoir que la nouvelle génération aime toujours lire et écrire ! Et lorsque j'ai vu que Blue était sur le point de sortir, je n'ai pas hésité. Une jeune auteur talentueuse, une couverture magnifique et un résumé qui donne envie de se plonger dedans dès réception. Jusqu'à maintenant, j'ai lu Phone Play de Morgane Bicail ou encore Timide de Sarah Morant… Que des romans tirés de Wattpad et que j'ai su apprécier de bout en bout. Je partais donc très confiante et prête à passer un bon moment. Hélas, et ça ne me plaît pas de l'admettre, j'ai eu beaucoup de mal avec Blue…

Blue est une adolescente qui intègre précipitamment un nouveau lycée, à 3 mois du bac et en plein coeur de Toulouse. Il est tout de suite évident qu'elle ne cherche pas les problèmes et souhaite passer inaperçue (malgré ses cheveux bleus, mais on y reviendra). Très vite, Blue trouve de véritables piliers avec Minho et Cameron. Mais s'il y en a un qu'elle prend immédiatement en grippe, c'est Nathan Rey. Il représente à lui seul tout ce qu'elle cherche à éviter depuis des mois : beau, ténébreux, musclé, mais aussi dangereux, à la réputation sulfureuse. Tandis que Nathan cherche à percer ses secrets, Blue fait de son mieux pour le maintenir à distance et l'envoie régulièrement sur les roses. Car ce qu'elle cache est encore trop douloureux, et lorsque des lettres et SMS anonymes commencent à lui parvenir, Blue se demande si son passé n'est pas en train de la rattraper.

Pourquoi ça n'a pas collé ? Dès les premières pages, je suis partie avec des à priori. J'avais clairement l'impression d'être tombée sur une fiction internet :

"Je m'appelle Blue Stevens. Comme la plupart des élèves de terminale, j'ai dix-sept ans. Mais contrairement à la plupart d'entre eux, j'ai les cheveux bleus."

Et ça continue ainsi sur deux pages durant lesquelles Blue parle de sa vie, du coma de son père, de la dépression de sa mère et tout le toutim. Ce genre de début – très condensé, avec l'impression que l'on introduit de force tout plein d'informations en très peu de temps – me donne envie de prendre mes jambes à mon cou. La structure est scolaire, la manière d'introduire les informations, un poil maladroite. Selon moi, ce n'est pas la bonne manière pour présenter son personnage et tout ce qui gravite autour de lui.

Alors oui, il faut garder à l'esprit que l'auteur est jeune, qu'elle ne peut que s'améliorer, et que le roman s'adresse à un public juvénile. Je le sais, et c'est ce que je me suis efforcée de garder à l'esprit durant toute ma lecture. Ça n'a pas suffi.

Le fond comme la forme du récit ne m'ont pas convaincue. Je n'ai pas cessé de buter sur des détails qui, énumérés les uns après les autres, finissaient par ôter sa crédibilité à l'intrigue. Des aberrations et des incohérences, surtout dans la première moitié du livre, qui me faisaient secouer la tête à plusieurs reprises (non, les élèves n'ont pas de colles durant les heures de cours, pourquoi se teindre les cheveux en bleu si on souhaite passer inaperçue ? Pourquoi les personnages ont-ils, pour certains, des prénoms à consonance anglophone alors que nous sommes en plein Toulouse ?). de petites choses, des détails insignifiants, mais qui m'extirpaient brusquement de l'histoire et m'empêchaient de réellement y croire.

Les personnages n'ont malheureusement pas redressé la barre. Ectoplasmiques et stéréotypés, ils manquaient d'originalité et semblaient enfermés dans des rôles déjà prédéfinis. Minho, le meilleur ami protecteur, Léa, la copine un peu mièvre qui ne pense qu'à l'amour et aux fringues… Ils sont là, mais servent plutôt de faire-valoir, sans jamais bousculer l'intrigue. L'auteur met l'accent sur la relation entre Blue et Nathan, une relation des plus houleuses.

Nathan, c'est le « beau gosse » cliché par excellence. Il est attirant, plein de charme, beau parleur et coureur de jupons. Il s'adonne aussi à des activités loin d'être catholiques, qui font de lui un bad boy en puissance. Blue lui tape tout de suite dans l'oeil, et il fait son possible pour l'attirer dans ses filets et percer sa carapace.

Car sa carapace, Blue la porte sur elle constamment, justement pour éviter les garçons comme Nathan. Camille Pujol a bien fait de dépeindre son héroïne comme une adolescente décidée, qui ne se laisse pas avoir du premier coup. Blue n'est pas particulièrement niaise, elle a du caractère et elle sait même se battre ! Je n'ai pas ressenti d'empathie ou de connexion avec elle, mais j'ai tout de même apprécié la combativité que lui a insufflée l'auteur.

Concernant l'histoire, je me suis demandé pendant la première moitié du livre où Camille Pujol souhaitait emmener son lecteur. À certains moments, j'avais l'impression de lire un remake de la série télévisée Pretty Little Liars, et puis finalement, la vérité éclate. Ce final n'a malheureusement pas su trouver écho en moi. Je l'ai trouvé brouillon, trop d'éléments amenés en même temps, une surenchère en très peu de temps. On peut apprécier le rebondissement inattendu, les révélations qui nous sont faites, mais lorsque c'est accompagné de son lot de nouvelles incohérences, ça a tendance à me faire grincer des dents.

En résumé, Camille Pujol est encore jeune, et je pense qu'elle cherche encore son style. C'est déjà énorme à 16 ans d'avoir su mener ce projet jusqu'au bout, tout en essayant d'offrir à ses lecteurs surprises et rebondissements. Je note les efforts, malgré le côté très scolaire du récit, ainsi que le potentiel de la trame. J'aurais certainement beaucoup plus apprécié Blue si j'avais eu 10 ans de moins. En attendant, je suis ressortie très déçue de ma lecture, car j'en attendais beaucoup plus.

Très honnêtement, je pense qu'un lectorat jeune et peu regardant pourrait trouver son bonheur avec Blue. Il y a tous les ingrédients pour que les jeunes apprécient : une héroïne caractérielle, un bad boy attirant, une romance difficile, une trame de fond noire et mélodramatique… Pour les personnes à la recherche d'un récit plus adulte et complexe, je vous conseille de passer votre chemin.

Lien : http://april-the-seven.weebl..
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