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Critique de Eric75


Ellery Queen débarque dans une petite ville de l'Amérique profonde, appelée Wrightsville. Nous sommes en 1940, à cette époque, l'Amérique participe à l'effort de guerre dans ses usines, mais en dehors d'une brève allusion au premier chapitre, Ellery s'en moque comme de l'an… quarante, le compte à rebours de Pearl Harbour (7 décembre 1941) n'a pas commencé. Fin de la parenthèse historique.
Notre célèbre écrivain, à la recherche d'une source d'inspiration pour son prochain livre, veut passer inaperçu. Futé, il endosse le rôle d'un… écrivain (mais moins célèbre) et, ce rôle lui allant comme un gant, tout le monde n'y verra que du feu. Il choisit alors un pseudonyme astucieux « Ellery Smith » qui ne suscite étrangement aucune curiosité de la part de son entourage.
Ne trouvant aucune place dans les hôtels de la ville, Ellery se fait héberger, uniquement grâce à sa qualité d'écrivain, chez la famille Wright, la plus en vue et la plus riche de la région, dont on peut admirer la statue d'un illustre ancêtre, Jezreel Wright, fondateur de Wrightsville, sur la place centrale. Les Wright trouvent ça très tendance d'héberger un écrivain. Une fois sur place, dans la famille « Wright », Ellery demande la fille, Pat Wright, et il la drague aussitôt jusqu'à plus soif, à moins que ce ne soit l'inverse, les deux jeunes gens ne ratant aucun cocktail ou garden-party pour pouvoir se retrouver.
La position privilégiée d'Ellery « Smith » lui permet d'assister en direct à une série de malheurs qui va bientôt frapper la famille : des fiançailles rompues, plusieurs tentatives de meurtre, un meurtre, un gendre suspecté, des ragots, un procès infamant, la maladie, l'opprobre… On échappe de justesse à la faillite et à la banqueroute de la banque familiale (mais ouf, le scénario n'envisage tout de même pas cette ultime extrémité). Ellery Queen parviendra-t-il à sauver la situation de ses hôtes ? Pourra-t-il conclure son amourette avec la jolie Patricia Wright ?
Wrightsville ressemble à Springfield, la ville des Simpson, tous les clichés de l'Amérique profonde et de ses dignes représentants y sont rassemblés pour servir de décor et de figurants. le scénario d'Ellery Queen (l'écrivain, pas le personnage, mais l'auteur) parvient à préserver autour de la famille Wright un épais mystère, d'autant plus opaque que les soeurs Wright sont au nombre de trois et que la psychologie féminine des petites filles de riches reste de fait l'un des plus grands mystères de la création (Ellery réussira-t-il à les comprendre ?). On n'échappe pas à un long procès fleuve qui enchaîne les vrais-faux coups de théâtre, archétype littéraire des procès qui figureront dans toutes les bonnes séries policières américaines. La mise en scène du procès est cependant un peu convenue, ce qui a pu paraître original en 1942 est ici un peu daté. le roman souffre également d'une traduction vieillotte, mais c'est aussi ce style qui fait le charme du récit (exemple : « après avoir acheté deux paquets de cigarettes et un plan de la ville, notre explorateur commença, sous un soleil ardent, le tour de Wrightsville »). Avec « notre explorateur » (l'écrivain, pas l'auteur, mais le personnage), partez à la découverte de tous les insondables secrets de la ville maudite !
Ce petit roman policier de 1942 constitue ma lecture pour la lettre Q du Challenge ABC 2012.
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