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Critique de Annette55


«  Pour Célestin , la guerre avait un casque à pointe et elle chiait du feu sur la tête des enfants » .
«  Des dizaines !Des centaines ! Des milliers ! Un seul Juif en liberté suffisait à bafouer l'antisémitisme nazi! .Un seul Juif en liberté tordait les branches De La Croix gammée , affirmait l'officier nazi Müller qui n'avait aucun chiffre précis ! » .

«  J'vous connais , bande de pédés , c'est mon «  zob » que vous voulez regarder , mon zob de pas juif . Elle est pas finie la guerre ? » .

Quelques passages significatifs de ce roman multiple, complexe parfois , à dimension historique, rageur , où la quête du bonheur s'avère difficile , délicate au sein d'une période trouble , l'occupation, où héros et salauds peuvent se confondre.
«  L'amour humain le plus mystérieux dit à la vie que la solitude est intenable , avec le temps , qu'elle rend fou » ..
Elle s'appelle Maud Pelletan, , dix- sept ans , la prunelle océanique , belle, ardente , rêve de faire du cinéma avec Michèle Morgan, traverser l'Atlantique et voir New- York…..

Hélas , nous sommes en pleine résistance cévenole .

Elle part au Vigan, travailler dans une usine comme repasseuse .

Tombe amoureuse de Samuel Poujol , vingt - deux ans , fils unique du puissant patron , au début des années quarante , enceinte mais ça ne se voit pas , accouche et abandonne Eddy , son enfant .

Ça ne se voit pas non plus que Samuel a pour ambition d'égaler et même surpasser son père - ce chef de l'armée des ombres…..
N'en disons pas plus ….
Les choses ne sont pas simples dans les destins entremêlés et contrariés des parents de Maud : Célestin et Muriel ,d'un réfugié espagnol Toiï, Samuel Pujol l'amoureux , fils à papa qu'à moitié , fils de Pierre Pujol, disciple fervent de Jean Calvin, l'homme saint ,-le bien nommé , cet ami des juifs pourchassés ,la tante Rachel , célibataire , vouée à la religion, l'officier «  ami » mélomane Astecker, et son supérieur allemand ,officier sadique , psychopathe , Müller, les résistants du réseau «  G » , les collabos , la bonne copine Cléclé et Maxou , le petit voyeur .

Tous les personnages minutieusement décrits , ont une dimension mythique , la période sombre de l'occupation est propice aux concours de circonstances où de simples citoyens deviennent des collabos ou des résistants.
Tout est question de rencontres avec le destin à celui - ci qui raffole des «  Soudain , la vie les Hait » ..
L'auteur, comme à son habitude conte des histoires humaines , des dérapages violents, qui pourraient être pardonnés en temps normal, mais qui , en temps de guerre s'avèrent lourds de conséquences comme ce jeune trahissant la résistance juste pour voir l'entrecuisse d'une femme délatrice .
Et oui, que devient la quête du bonheur ?
J'ai été un peu déçue par la fin , et agacée par l'oubli volontaire de l'auteur des dates signifiantes, 194 ….. et pas les dates exactes.
Pourquoi ? Je ne saurais le dire ….
C'est une très belle narration, vive , passionnante , aux descriptions colorées de mère nature , aux accents brûlants , ardents ,décoiffants , rudes ,rageurs , à l'image d'une période trouble….

Et tant de choses compliquées entre sainteté ,résistants , traîtres et profiteurs de tout poil !
«  Eddie vit son papy lui faire signe derrière la haie , et il courut plus vite encore . Il était beau quand il courait , la bergère lui disait qu'il était beau ,elle était belle »
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