AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253245162
360 pages
Le Livre de Poche (03/04/2024)
3.2/5   69 notes
Résumé :
"Sûr qu’il m’a tapé dans l’oeil, se disait Maud en attendant l’autocar du volcan.Sûr qu’on s’aime et qu’il sera content, lui aussi, drôlement content..."

«Lui», c’est Samuel Poujol, vingt-deux ans, fils unique du puissant patron des Ateliers Poujol, une fabrique de sous-vêtements de luxe au début des années quarante, dans le Gard.
Est-ce qu’il sera content?

Maud, dix-sept ans, travaille aux Ateliers depuis quelques mois. Ça ne se... >Voir plus
Que lire après D'où vient l'amourVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
3,2

sur 69 notes
5
5 avis
4
9 avis
3
7 avis
2
3 avis
1
0 avis
« D'où vient l'amour ». Dans ce titre il n'y a pas de point d'interrogation.
L'auteur ne se demande pas d'où vient l'amour. Il veut surement suggérer que c'est de là qu'il vient. Ceci dit je le cherche encore.
A aucun moment, je n'ai rencontré le moindre chemin amoureux dans des phrases aussi acrobatiques qu'énigmatiques où je me suis maintes fois perdu dans des situations pathétiques, égaré dans d'obscures filiations où les croyances des uns et les religions des autres interfèrent parmi des protestants renfrognés, des catholiques paumés et abimés, des juifs à sauver et des nazis à fuir.

Je n'ai pas eu de compassion pour les personnages noyés dans leurs stéréotypes gorgés de poncifs :
- le fils à papa, tombeur invétéré, engrosseur de midinette. Pas d'amour.
- La belle jeune fille, descendue de son perchoir cévenol pour échapper à des parents confinés. Pas d'amour.
- le républicain espagnol, un peu berger, un peu gynécologue aux doigts de fées venu se planquer et faire le gentil de service parmi la population. Pas d'amour.
- Les deux ignobles fridolins « SS » à qui on a collé des accents avec des « z » partout « Bonzoir mademoizelle », risible quand on regarde « Papy fait de la résistance » mais affligeant dans ce cas. Pas d'amour mais beaucoup de haine.
- Les maquisards perchés avec leurs médiocres possibilités. Pas d'amour.
- Les vils collabos du café des zborts dont la patronne couche avec les schleus. Pas d'amour.
- le gamin qui dénonce n'importe qui pour pourvoir reluquer la culotte de la jalouse patentée, les jambes écartées. Pas d'amour.
- Et Eddie le petio, 735 g de bébé éjecté du ventre de sa mère comme un suppo qui n'a pas fondu. Laissé sans lait des jours entiers, abandonné sans raison apparente. Où est l'amour ?

Pour moi, ce roman aurait pu s'appeler : D'où vient la déception. Sans interrogation.
Tellement je m'y suis ennuyé sans rédemption.

Je suis si désolé, c'est le dernier roman écrit par Yann Quéffelec et c'est ma première découverte de cet auteur. Une fois, je l'ai croisé lors un colloque érudit et, même si je l'avais déjà trouvé un peu distant, avec ce roman, on est au-delà des mers.

« Il se demandait parfois si les mers ne provenaient pas du désespoir lacrymal des civilisations suicidées. Et combien de suicides encore il faudrait pour que la mer engloutisse la planète humaine, et qu'on en parle plus. »

Quelques pages avant de clore cette histoire, le point d'interrogation s'invite enfin, l'amour fleurit fébrilement mais c'est trop tard pour moi, le rendez-vous est manqué.




Commenter  J’apprécie          396
«  Pour Célestin , la guerre avait un casque à pointe et elle chiait du feu sur la tête des enfants » .
«  Des dizaines !Des centaines ! Des milliers ! Un seul Juif en liberté suffisait à bafouer l'antisémitisme nazi! .Un seul Juif en liberté tordait les branches De La Croix gammée , affirmait l'officier nazi Müller qui n'avait aucun chiffre précis ! » .

«  J'vous connais , bande de pédés , c'est mon «  zob » que vous voulez regarder , mon zob de pas juif . Elle est pas finie la guerre ? » .

Quelques passages significatifs de ce roman multiple, complexe parfois , à dimension historique, rageur , où la quête du bonheur s'avère difficile , délicate au sein d'une période trouble , l'occupation, où héros et salauds peuvent se confondre.
«  L'amour humain le plus mystérieux dit à la vie que la solitude est intenable , avec le temps , qu'elle rend fou » ..
Elle s'appelle Maud Pelletan, , dix- sept ans , la prunelle océanique , belle, ardente , rêve de faire du cinéma avec Michèle Morgan, traverser l'Atlantique et voir New- York…..

Hélas , nous sommes en pleine résistance cévenole .

Elle part au Vigan, travailler dans une usine comme repasseuse .

Tombe amoureuse de Samuel Poujol , vingt - deux ans , fils unique du puissant patron , au début des années quarante , enceinte mais ça ne se voit pas , accouche et abandonne Eddy , son enfant .

Ça ne se voit pas non plus que Samuel a pour ambition d'égaler et même surpasser son père - ce chef de l'armée des ombres…..
N'en disons pas plus ….
Les choses ne sont pas simples dans les destins entremêlés et contrariés des parents de Maud : Célestin et Muriel ,d'un réfugié espagnol Toiï, Samuel Pujol l'amoureux , fils à papa qu'à moitié , fils de Pierre Pujol, disciple fervent de Jean Calvin, l'homme saint ,-le bien nommé , cet ami des juifs pourchassés ,la tante Rachel , célibataire , vouée à la religion, l'officier «  ami » mélomane Astecker, et son supérieur allemand ,officier sadique , psychopathe , Müller, les résistants du réseau «  G » , les collabos , la bonne copine Cléclé et Maxou , le petit voyeur .

Tous les personnages minutieusement décrits , ont une dimension mythique , la période sombre de l'occupation est propice aux concours de circonstances où de simples citoyens deviennent des collabos ou des résistants.
Tout est question de rencontres avec le destin à celui - ci qui raffole des «  Soudain , la vie les Hait » ..
L'auteur, comme à son habitude conte des histoires humaines , des dérapages violents, qui pourraient être pardonnés en temps normal, mais qui , en temps de guerre s'avèrent lourds de conséquences comme ce jeune trahissant la résistance juste pour voir l'entrecuisse d'une femme délatrice .
Et oui, que devient la quête du bonheur ?
J'ai été un peu déçue par la fin , et agacée par l'oubli volontaire de l'auteur des dates signifiantes, 194 ….. et pas les dates exactes.
Pourquoi ? Je ne saurais le dire ….
C'est une très belle narration, vive , passionnante , aux descriptions colorées de mère nature , aux accents brûlants , ardents ,décoiffants , rudes ,rageurs , à l'image d'une période trouble….

Et tant de choses compliquées entre sainteté ,résistants , traîtres et profiteurs de tout poil !
«  Eddie vit son papy lui faire signe derrière la haie , et il courut plus vite encore . Il était beau quand il courait , la bergère lui disait qu'il était beau ,elle était belle »
Commenter  J’apprécie          330
Morges, Suisse - 3 septembre 2022
Sous un soleil radieux, au bord du Lac Léman, j'assiste émerveillée à la rencontre de Yann Queffélec, André Manoukian et Thomas Lécuyer autour du thème "Quand la musique est bonne."
De l'humour, une jolie complicité, une belle intelligence et un cadre idyllique... Rien de tel pour me donner l'envie de lire ces auteurs pétillants. Pancrace qui m'accompagnait l'a bien compris et m'a offert ce dernier roman de Queffélec.

C'est avec tous ces lumineux souvenirs en tête que j'ai ouvert D'où vient l'amour, ne sachant pas trop si j'allais retrouver la quiétude de ce moment hors du temps au bord du Lac.

De la quiétude ? J'en ai peu trouvé.
Du dépaysement ? J'en ai bu à satiété.
Le cadre de cette lecture se situe au coeur de la seconde guerre mondiale dans des Cévennes majestueuses occupées par les trahisons, la Résistance, le Diable allemand, la Nature alliée et l'amour ... toujours.

Un roman à couper le souffle où l'on suit la beauté, la naïveté, la pureté d'une femme traversant la monstruosité d'un monde en guerre, la folie malsaine des hommes avides de chair, assoiffés de pouvoir, de haine et de vengeance.
Mais qui donc lui a donné cette force insoupçonnée à cette pauvrette élevée à la dure dans un mas dépourvu de confort mais rempli d'amour, de joie et de simplicité ? Quelle terre l'a nourrie de son énergie pour qu'elle accouche ainsi, presque seule et qu'elle retourne au travail dès le lendemain ? Quel Dieu l'a fait reconnaître, en un seul regard, l'homme de sa vie, le père de son enfant et celui qui donnera du sens à toutes ses actions ?

D'où vient l'amour ?

De ce Papé et cette Mamé qui ne posent pas de questions, qui donnent tout ce qu'ils sont, tout ce qu'ils ont aux fruits de leurs entrailles et aux camarades de résistance ?

De cet Amoureux oubliant ses conquêtes et son statut de mâle dominant, pour cette fille à l'odeur douce de biscuit lui rappelant sa mère ?

De cette tante-marraine aux habits dépareillés ayant, par respect, sacrifié le plus bel amour de sa vie pour s'oublier en Dieu et se plonger dans la plus vive action de résistance ?

De cette terre volcanique des Cévennes à l'énergie tellurique qui ancre chaque homme, chaque femme, chaque enfant à ce coin de pays par des racines aussi fortes et porteuses que celles des arbres les plus robustes ?
D'où vient l'amour...
Du plus intime de l'humain qui se révèle aux coeurs purs.

Yann Queffélec a réussi un beau roman percutant, parfois violent, souvent tendre qui m'a transportée dans un coin de pays qui m'est encore inconnu mais dont je sais qu'il m'appelle déjà.
Commenter  J’apprécie          352
Nous sommes dans les Cévennes, pendant l'Occupation. Maud, 17 ans, qui vit chichement avec ses parents dans une ferme isolée, sur les pentes d'un volcan, ne rêve que de partir à New York, de devenir célèbre, de porter de belles robes. Elle est embauchée dans l'usine de vers à soie Du Vigan, la ville la plus proche. Elle tombe amoureuse de Samuel, le fils du propriétaire de l'usine, qui va être subjuguée par Maud et abandonner sa vie dissolue. Enceinte, elle accouche d'Eddie, qu'elle abandonne immédiatement aux bons soins de ses parents, partant sans se retourner, rejoindre Samuel. Elle ne le reverra que quatre ans plus tard et n'aura jamais demandé de ses nouvelles.
Ce ne pourrait être qu'une histoire d'amour en temps de guerre, comme la littérature en a tant produites mais avec Yann Queffélec, ce ne peut pas se réduire qu'à cela. C'est aussi le destin entremêlé des parents de Maud, d'un réfugié espagnol, d'un allemand psychopathe et d'un autre mélomane, de la Résistance. C'est aussi la peinture sans concession d'un village de la France profonde avec ses jalousies, ses délations, ses désirs mais aussi ses actes de courage, ses sacrifices.
Bien sûr l'amour est au centre du roman. L'amour maternel, tout d'abord, dont l'enfant se nourrit pour se construire, qu'il recherche désespérément lorsqu'il en a été privé, en manque toute sa vie, une écharde dans le coeur.
L'amour entre un homme et une femme, fait de désir, de tendresse, de moments partagés. L'amour de la nature qui apaise, qui accompagne, qui sert d'écrin au rêve. L'amour de la musique qui fait supporter une vie non choisie, subie.
L'amour, l'auteur nous le fait vivre, sentir , partager par une plume tantôt violente pour décrire les horreurs de l'Occupation, tantôt poétique pour décrire la nature, tantôt empreinte de douceur pour le lien qui s'établit entre un grand-père et son petit fils.
J'ai été, cependant, un peu déroutée par la fin du roman que je ne suis pas sûre d'avoir bien comprise, par le fait également de ne pas savoir ce que sont devenus Maud et Samuel alors qu'ils sont les personnages centraux. J'ai été aussi un peu gênée par le choix d'une mère d'abandonner son enfant tout juste né, qui a failli mourir par manque de lait; le personnage de Maud, passionnément amoureuse à en être entière, égoïste, est assez dérangeant. Petit détail enfin, je m'interroge sur l'objectif de Yann Queffelec, quand il gomme volontairement le dernier chiffre des années (194-), uniquement pour la période de l'Occupation. Je suis preneuse de toute explication.
#Doùvientlamour #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          172
Fabregues. Maud retourne voir ses parents. La jeune fille est enceinte de Samuel, le fils du propriétaire des ateliers Poujol, où elle y travaille. Elle ne le lui a pas encore annoncé, mais elle est convaincue que le jeune homme accueillera cette nouvelle avec bonheur. En plein conflit mondial, la Résistance se met peu à peu en place, et Samuel a dans l'idée de suivre les pas de son père.

C'est un résumé très succinct que je vous livre ici, ayant trop peur de vous dévoiler trop d'événements qu'il vaut mieux que vous découvriez au fur et à mesure de votre lecture. Si au départ, j'ai pensé lire un roman tournant autour d'une histoire d'amour, je me suis vite aperçue que ce récit, c'est bien plus que cela.

En pleine Seconde Guerre Mondiale, les personnages vont évoluer. le récit est divisé en deux grandes parties, la première étant davantage centrée sur Maud et Samuel et la deuxième, plutôt sur le mouvement de Résistance.

J'ai été conquise par la première partie, que j'ai trouvée très émouvante et qui est servie par une héroïne touchante et inspirante. Maud est une jeune femme affirmée, qui se bat pour ceux qu'elle aime. Durant ces quelques pages, le lecteur pourra voir comment les deux jeunes gens se sont rencontrés.

La deuxième partie mettra davantage en exergue le courage des personnages. J'ai été extrêmement touchée par eux et par tout ce qu'ils mettent en place afin de survivre pendant la période d'Occupation et les risques qu'ils prennent pour aider ceux qui en ont besoin. le roman prend donc une tout autre tournure en deuxième partie.

La plume de l'auteur m'a beaucoup plu. J'aime autant vous prévenir, dans ce roman le style de l'auteur sera très particulier. Avec un langage fait d'images et un ton alternant entre légèreté et gravité, le roman a une véritable touche d'originalité.

Un roman qui débute comme une romance, mais qui prend une multitude d'autres directions jalonnées d'émotions et de bouleversements. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
Commenter  J’apprécie          231


critiques presse (1)
LeFigaro
29 septembre 2022
D’où vient l’amour est un roman décoiffant. Attention, avis de tempête, vent force 10 sur l’échelle de Beaufort. Très grosses lames à longue crête en panache et, reconnaissons-le, il faut parfois s’accrocher au bastingage, car ici tout n’est pas, dans le fond et dans la forme, de tout repos.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
«  Müller avait la haute main sur le parc automobile de la garnison, poids légers et poids lourds.
Chaque jour, chaque nuit, le versant sud le mettait au défi de pénétrer sa guerre de «  l’ombre » et de surveiller des sentiers que même les chèvres avaient du mal à gravir :
Les Juifs les gravissaient bien avec femmes et enfants , Müller en était certain .
Ses vaillants Kübelwagen de poche, imparables sur les voies goudronnées , moins coccinelles que taons , se faisaient limaces flapies sur les sentiers aux mille bras du versant sud,
Ils s’égaraient , chauffaient , s’enflammaient, fondaient » ….
Commenter  J’apprécie          210
Les Pellatan avaient un hôte, depuis deux jours : le nouveau-né Eddie dont on ne savait pas quel nom il allait porter. Si même il vivrait, le lait de chèvre n’ayant pas l’air de lui convenir, et sa mère n’étant plus là.
« Je n’aurais qu’à partager mon chêne avec lui, soupirait Célestin, il est bien assez grand pour deux. »
Il parlait d’un chêne foudroyé dont les racines empiétaient sur le muret du traversier devant la maison. L’arbre s’enorgueillissait d’une ombre illimitée ; l’ombre s’enorgueillissait d’un parterre vague de pensées sauvages dont le va-et-vient perpétuel au ras du sol enchantait Célestin. Adossé aux racines de l’arbre mort, il ne se lassait pas de regarder dodeliner les fleurettes, sans penser à rien, comme d’autres ne s’ennuient jamais au spectacle mobile de la mer. Vous êtes mes pensées, leur disait-il, je ne sais pas très bien ce que signifient les hochements de vos bonnes petites têtes mauves, mais nous nous comprenons.
Jamais il ne lui serait venu à l’esprit de couper des fleurs ou d’en offrir à Muriel. Les pensées sauvages étaient pollen et poussière, elles étaient beauté, renaissance, la vie. Cette nature omniprésente, à la fois mère et fille d’elle-même, faisait de Célestin sur la terre volcanique une graine desséchée prête à revivre un jour à la faveur du vent – celui-ci l’enfant des fleurs qu’il enfantait, fils aîné du pollen. Pas touche aux pensées sauvages et pas touche au vent marin, pensée sauvage de l’eau et du sel.
Commenter  J’apprécie          40
"Guerre" était un mot innocent, pour Maud, en 194... Il avait les yeux éteints du masque à gaz noyé dans le fourbi du grenier. Quand il la réveillait, la nuit, il ouvrait ses grands yeux éteints. Elle n'arrivait pas à capter son attention, à voir ce qu'il manigançait. Un mot aveugle, sourd , et muet. Elle écoutait l'obscurité silencieuse en vain, et se rendormait. Le pistolet de Toï n'existait pas, le maquis n'existait pas,la guerre n'existait pas et ce n'était pas d'une rafale antiaérienne à bout portant qu'était mort l'espion anglais aux snowboots.
Commenter  J’apprécie          90
Eddie était seul, la plupart du temps, livré à lui-même, à ses questions et vadrouilles. Quand on cherche sa mère on est seul au monde, et personne n’y peut rien. On marche beaucoup, beaucoup trop.
La nuit aussi, il y pensait, faisait des colères. Et regardait la lune, il s’emportait contre elle : « Non, maman, t’es pas là-haut ! Pas là-haut ! Quand c’est que tu seras là ? T’auras qu’à me réveiller si je dors, y faut pas que je dorme, y faut pas. »
[…]
On l’applaudissait, on tremblait, on riait. Imite le canard, Eddie. Imite l’écrevisse, imite le hibou, imite la chèvre. Imite Célestin quand il s’endort à table. Et par ses mimiques et sa voix, Eddie se faisait canard, hibou, chèvre, écrevisse… se faisait Célestin.
Célestin en pleurait de rire, sa manière à lui d’exprimer son amour envers un pitio que n’avais jamais vu sa mère, sa maman, et n’en parlait jamais. Et sans doute ne la verrait jamais.
Eddie n’en parla plus. Il en avait parlé à Toï et Toï lui avait répondu en catalan. Il en avait parlé à sa grand-mère et sa grand-mère en avait pleuré. A son grand-père et célestin l’emmena voir les pensées.
Ils s’assirent sur le muret : « Regarde ces fleurs, pitio,.. Elles courent sans bouger, elles s‘inclinent au vent, se redressent, elles se redressent toujours. Et jamais elles n’ont peur de la vie. » Il ne savait pas pourquoi il disait ça, Eddie l’écoutait. « Elles ne disent rien, pitio, elles savent tout ce qu’il faut savoir du vent qui sait tout, lui. » Eddie l’écoutait. « Elles ont l’air de partir, de revenir, comme le vent. » Eddie l’écoutait, regardait les pensées. « Ta maman, pitio, elle est aussi belle que ces fleurs, belle comme le vent. Si quelqu’un sait où elle est, où elle va, c’est lui. » Célestin lui prit la main. « N’aie jamais peur de la vie, pitio, redresse-toi »
Ils remontèrent au mas. « Un moment viendra, pitio, il faudra bien me mettre quelque part. Le chêne est creux, penses-yµ. La simplicité des fleurs et du vent, c’est pour moi, penses-y. »
Commenter  J’apprécie          10
«  Parce que je voulais te redire que je t’aime
Et que ce mot fait mal quand il est dit sans toi » ,,.

LOUIS ARAGON.
Commenter  J’apprécie          222

Videos de Yann Queffélec (39) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yann Queffélec
En partenariat avec l'Opéra National de Bordeaux, Yann Queffélec vous présente son ouvrage "La mer et au-delà : Florence Arthaud" aux éditions Calmann Levy. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2409827/yann-queffelec-la-mer-et-au-dela-florence-arthaud-recit
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : Cévennes (France ; massif)Voir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (213) Voir plus



Quiz Voir plus

Les noces barbares

Le héros de ce livre se prénomme:

Hugo
Ludo
Martin
Micho

20 questions
62 lecteurs ont répondu
Thème : Les noces barbares de Yann QueffélecCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..