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Critique de gerardmuller


Le piano de ma mère/Yann Queffélec
Yann Queffélec conte son enfance bretonne, et parisienne, son adoration pour sa mère, cette mère dont il dira au terme de son récit :
« Peut-on se contenter du bonheur de donner, lorsqu'on donne tant ? »
« Ma mère chantait, jouait du piano, veillait au bonheur de chacun. Elle avait échangé ses talents personnels contre ceux des quatre enfants et du mari qui l'entouraient. J'étais moi-même un cancre persévérant ami des poètes maudits. »
Sa relation avec son père, un père « normalien, écrivain avec ses manies d'homme de lettres intouchable, son bureau planqué » (Henri Queffélec) , autoritaire et dirigiste, est par contre ambiguë. Respect bien sûr, question d'éducation :
« Tu n'as aucun tort papa ! Tu es mon père ! »
Mais une relation houleuse avec un homme qu'il a toujours aimé, admiré, craint et qui voulait faire plier son fils sous sa loi.
Le frère aîné, Hervé prépare l'agrégation de mathématiques : il a dix neuf ans.
Sa soeur Anne deviendra et est toujours une pianiste surdouée mondialement célèbre. Elle remporte tous les prix dès son plus jeune âge.
Toutes ces réminiscences évoquées dans un style imagé, coloré, sobre et simple et toujours poétique :
« On rentre à la maison manger du crabe, une époque où les juillets naissaient d'une éternité spontanée bretonnes jusqu'aux premières étoiles de minuit par - delà les îles du chenal de la Helle… »
« Au réveil, ce fut la plénitude, cette nudité, ce clair silence épars, cette première fois qui ressemblait au baptême amoureux d'un premier regard sur un corps longtemps désiré. »
Certains passage m'on rappelé mes propres vacances bretonnes à la même époque, Y.Q. ayant à peu près mon âge :
« Si je m'en souviens du voyage à Belle-Île – en mer, au sud, avec maman ! À l'aller, sur le poussif et blanc Guedel qui pistonnait à trois noeuds maximum ! »
Je me souviens également du Guedel qui faisait le voyage dans les années 50 au détour de la bouée sonore qu'on appelait la vache de la mère Turpot et qui hantait nos nuits de grands vents lors des marées d'équinoxe de septembre dans la petite maison de ma tante à deux pas du bord de mer à Quiberon.
Un très beau récit autobiographique au long du quel on tourne des pages riches d'images aux tons sépia. Nostalgie.
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