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Critique de c.brijs


De ma lecture d'adolescente, je n'avais retenu que l'histoire d'une fillette un peu trop dévergondée, n'ayant pas froid aux yeux et employant un langage de charretière... Un peu une Fifi Brindacier parisienne quoi!
Mais, sous ce vernis édulcoré par les truculentes expressions argotiques de Queneau, se cache une sorte de "road movie" dans la ville de Paris où Zazie, au fil des rencontres et des expériences qu'elle va vivre sur à peine deux jours, va mûrir et devenir "adulte"...

Tout commence à la gare d'Austerlitz où Jeanne Lalochère qui a un nouveau jules confie sa fille, Zazie, à son frère, Gabriel, un colosse au grand coeur, le seul homme en qui elle peut avoir confiance... Dès le départ, la fillette surprend par son langage châtié et ses manières de garçon manqué. Provinciale, l'enfant ne rêve que d'une chose: voir le métro mais, malheureusement, celui-ci est en grève... le lendemain, elle part à la découverte de Paris... Pas facile pour son oncle et ses compagnons de la suivre, surtout qu'elle crie au satyre comme on crie au loup et place des "mon cul" à la fin de chacune de ses phrases! Faut dire qu'elle a des circonstances atténuantes...

Comment qualifier cette re-lecture? Surprenante, haletante et quelque peu ardue...
Surprenante car j'avais complètement oublié tout cet aspect initiatique du roman de Queneau. En bousculant les adultes, Zazie souligne leurs incohérences et essaie de comprendre ce qui se cache derrière leurs non-dits. Tout au long du récit, elle s'interroge énormément sur la sexualité et se demande si son oncle est un "hormosessuel" et ce que cela signifie...
Haletante car, de répartie en répartie, le rythme est assez effréné... Cela s'apparente à une pièce de théâtre où les scènes se suivent sans moment creux et où l'on passe rapidement d'un décor à un autre... Les répliques sont savoureuses et les personnages ont du répondant. Gabriel, en ange gardien, se mue, à plusieurs reprises, en philosophe...
Quelque peu ardue enfin, car, il faut se familiariser avec ce langage propre à Queneau, mélange d'argot, de langage populaire, de néologismes et de termes savants... Heureusement que j'avais internet à portée de main!
Bref, un livre, un VRAI, qui permet des lectures plurielles selon les âges...
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