AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Dominique_D


Comment commenter un livre d'une telle intensité, d'une poésie aussi raffinée ? Alors, je demande tout d'abord à l'auteur de m'excuser pour cet avis si fade face à la beauté de ses pages.

Je ne pleure jamais en lisant un livre. C'est la première fois que mon émotion ne peut s'exprimer qu'à travers les larmes. Comment un auteur a-t-il pu à ce point me chambouler ? Parce qu'il m'a embarquée dans un voyage intérieur et m'a fait toucher les profondeurs de mon âme. Parce que s'il « raconte » l'histoire de Lucien, il raconte aussi la notre et nous emmène à sonder nos peurs, nos angoisses, nos bonheurs et nos joies.
La véritable question de ce roman pourrait-être : Que se cache-t-il sous l'apparence des choses ? D'ailleurs, « Ma rue à moi » sous sa presque simplicité de surface, est un boite que l'on ouvre et qui dévoile des trésors de poésie, d'imagination, d' émotions et d'humour. Comme Alice au pays des merveilles, nous pénétrons dans une contrée étrange, dans laquelle, les formes, les mots ont une toute autre matière que dans notre réalité. Mais, ceux-ci, justement ne sont pas si irréels que cela puisqu'ils décrivent notre moi le plus profond. Il faut aller découvrir son propre précipice, aussi déroutant soit-il, pour réapprendre à vivre, à se connaître, pour trouver un sens à notre existence, à nos souffrances, à nos rêves. « il faut que tu ailles à la découverte de ton précipice… Celui que nous avons tous et qui fait très peur. Apprendre qui tu es avant d'apprendre qui sont les autres es la première démarche que tout homme devrait entreprendre avant de faire le premier pas »
Ce roman est un conte initiatique lumineux, triste, plein de promesses et de fous-rires, plein de renoncements et d'espoir. Entrer dans ses pages, c'est se découvrir soi en se laissant emporter sur les vagues, basculer par les tempêtes et se reposer sur les plages du rivage. Nous voguons de métaphores en métaphores, les mots et les phrases deviennent notre bateau, les personnages nos guides.
« A l'horizontalité des mots se dresse toujours une pensée et on ne voyage jamais aussi bien qu'avec les mots »
« Je marchais sur les pages de mon livre comme dans une forêt, les yeux sur les mots, évitant les mauvais, admirant les beaux. En remontant une longue, très longue phrase je tombai sur un tapis de doux adjectifs, je m'y prélassai un bon moment, respirai à plein poumons, caressai quelques belles majuscules quand je vis passer un convoi d'autres phrases encore plus savoureuses. Je courus aussi vite que je pus pour le rattraper, ce que je réussis malgré les embûches de certains adverbes et autres interjections. Je m'accrochai in extremis à la queue d'un Q pour me hisser sur le convoi. »
L'épilogue est époustouflant, car il éclaire tout ce qui précède et nous invite à lire une seconde fois le roman, d'une toute autre manière.
Merci monsieur Quenneville, je relirai votre écrit, l'offrirai à mes enfants, à mes amis.
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}