Tu ne sais pas voler, tu vas tomber, tu es maladroit, l’air n’est pas pour toi, balourd, n’a-t-on cessé de lui crier. Et l’oiseau eut peur. Il n’a pas osé. Il est resté sur terre tristement. Et il a haï l’azur, et il n’a jamais vu les hauteurs.
On n’écoute que ceux qui exagèrent.
Chaque pomme est une fleur qui a connu l’amour.
Les œuvres se font dans des cachettes. On ne voit pas les oiseaux pondre sur des terrasses.
On s’embarque à bord d’un livre comme à bord d’un bateau pour des traversées houleuses, sereines, ou interminables.
Les belles idées ne sont pas sur la grève. On se fait piétiner sur la grève.
La neige qui fond, l’étang dans son petit lit qui boit le soleil, la scie ronde qui chante chez le voisin, la corneille qui est revenue, une hache, un tas de bois à bûcher, la moutonne qui a eu ses petits, la semence qu’on sort des greniers, les premiers pissenlits sur les buttes, l’odeur de l’érable… S’il n’y a pas de ces matins-là au Paradis, ça va jaser du côté des habitants.
Quand il tombe, l’arbre fait deux trous. Celui dans le ciel est le plus grand.
Il ne mange plus, il ne dort plus. Il s’est acheté un fusil pour tuer les fanatiques, il ne peut plus supporter les fanatiques d’aucune sorte. C’est un fanatique du contre-fanatisme.
Un amour nouveau couvre l’ancien comme la neige cache le passé. Il faut mourir de blessures nouvelles sur la neige neuve.