Il était capable de séduire presque n’importe quelle femme du public en usant de la bonne dose de charme et des mots savamment choisis qui lui venaient naturellement. Seulement, depuis qu’il avait rencontré Isobel, chaque sourire en coin que lui destinaient les dames qu’il trouvait auparavant si attirantes s’entremêlait pour ne former qu’un même visage poudré et sans vie.
Nul besoin d’être extrêmement intelligent pour savoir que toutes les dames aiment qu’on leur assure tout leur donner de notre personne : notre corps, notre esprit, notre cœur. Et qu’elles règnent sur tout cela.
Les bons mots sont les compagnons de l’amour véritable.
Elle ne voulait pour rien au monde céder à ses ruses, ni à son corps d’Apollon. Qu’il soit fou de désir pour elle ou pas, il ne lui avait toujours pas dévoilé la vérité sur les raisons de sa venue. Elle n’arrivait pas à croire qu’il ait fait un si long voyage, jusque dans les terres de son ennemi, simplement pour la voir… ou même l’attirer dans son lit.
Et si tu avais un tant soit peu de plomb dans la cervelle, tu saurais que l’on peut soutirer beaucoup d’informations aux bavards admirateurs tels que lui.
Quelle que soit son identité, il l’avait trouvée absolument ravissante. Lorsqu’il avait fait son apparition de derrière la statue et l’avait surprise, il avait été frappé par le vert intense de ses grands yeux. Elle n’était pas aussi belle que d’autres femmes à la cour, mais Tristan était tombé sous le charme des quelques taches de rousseur qui parsemaient son nez non poudré, et de la vivacité de son tempérament quand elle avait menacé de faire rôtir son ennemi en enfer.