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Critique de sylvieboop24


L'histoire, c'est celle d'un montreur de marionnettes. Des marionnettes qui sont son seul lien avec sa mère ; cette grande absente. Il a grandi seul auprès de son père. Ses marionnettes ce sont ses confidentes. Ses compagnes de toujours.

Il est aujourd'hui adulte et vit auprès de Daisy et du fils de cette dernière.
Ce n'est pas de l'amour. Mais comme il le dit :
Extrait page 13 : « on écoute battre notre temps ensemble, à même pas trop se parler, juste sentir que malgré tout on a encore devant nous de flamboyantes arrière-saisons apaisées. »
Daisy a longtemps été infirmière auprès d'enfants cancéreux. Elle lui avait alors demandé de venir égayer ces enfants pour faire reculer la mort ou pour le moins la rendre plus douce. Il continue à les visiter une fois par semaine. Daisy travaille désormais en traumatologie. Elle a un jeune patient dans le coma et elle lui demande de lui consacrer du temps. Elle espère que la voix du marionnettiste donne l'envie à Louis de rouvrir les yeux.
Le voici donc parti, avec Suzy et Momo, ses précieuses marionnettes, au chevet de Louis.
Il joue son spectacle habituel. Mais le silence qui le cueille après sa dernière réplique le déstabilise.
Il va alors, en toute simplicité, dérouler sa vie, jours après jours, dans cette chambre d'hôpital. Et toutes les souffrances, les secrets, les amours perdues, vont rejaillir et revivre.
Depuis le jour de son anniversaire, pour ses 3 ans, nous sommes à la fin des années 50. Puis son père qui finira par lui dire que sa mère est morte pour répondre à ses questions insistantes.
Son père, agent immobilier, fâché avec les clés qu'il égare avec constance. Puis les copains de son père, les bars qu'ils fréquentent, et où lui, l'enfant, assiste à des choses qu'il ne comprend pas toujours. Nous sommes au début de la guerre d'Algérie. Une guerre qui ne porte pas encore ce nom. le FLN et l'OAS se déchaînent. Et pas seulement en Algérie. Et son père, Mr Gardel, est tout sauf un danseur de tango.
Puis dans sa vie, le soleil et l'amour vont entrer sous les trais d'Halva. Une fillette algérienne qu'il n'oubliera jamais, pas plus qu'il n'oubliera ses parents. La famille Martin, leur histoire et la sienne liée à jamais.
Extrait page 37 « Halva. Une magicienne dont la légende dorée était pas encore écrite, qui attendait avec ses parents-personnages de commencer une histoire de jungle et de bateau naufragé. J'aurais voulu en être l'auteur, j'aurais trouvé les mots qui l'auraient fait grandir en même temps que moi, et à la fin je l'aurais embrassée et on serait partis en traversant le soleil couchant et la dernière page, être heureux pour de vrai et avoir beaucoup de vrais enfants. »
Et nous lecteurs, tout comme Louis, nous allons entendre l'histoire de cette vie, ses blessures, mais aussi tous les instants heureux qui valent de vivre. Des moments cocasses et hilarants.
Puis toute une époque, pas la plus reluisante, refera surface. Et même les salauds peuvent être attendrissants dans certains cas. Tout le monde a droit à une seconde chance.
Ce roman c'est une bulle d'émotions et de poésie. Une fenêtre ouverte sur l'espoir et l'amour.
Et la plume de Michel est une magnifique découverte.
Un immense merci à vous, Monsieur, pour le plaisir que j'ai pris à dévorer ces pages.

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