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Critique de Petrus002


Une oeuvre marquée du sceau d'un pessimisme profond, indélébile tout d'abord. Une oeuvre dont la sagesse semble vouloir nous apprendre que toute grande vie se paye de grandes souffrances, que les oeuvres les plus profondes, les plus riches doivent avoir été forgées au plus profonde des enfers. Car si le narrateur ne cesse de croire à la possibilité du bonheur, ses espoirs de paix, de sérénité (sinon de normalité) semblent immanquablement devoir s'effondrer devant le poids du destin. Mais c'est précisément au milieu de cette souffrance, du fait de cette sur-abondance de tragédies, que naîtra - rédemption sublime ou prix du tragique - la destinée du narrateur, celle d'un écrivain prodigue dont les oeuvres marqueront de leur profondeur des générations de lecteurs ... (Rêve d'auteur ou signe du destin ?)

C'est ensuite une oeuvre marquée par la violence, d'abord celle, atroce, des meurtres, et plus particulièrement des meurtres d'enfants, de jeunes filles – peut-être les plus insoutenables !! Mais très vite ces derniers serviront de prétexte, de révélateur à une autre violence, plus ordinaire, celle-là, mais toute aussi meurtrière. La violence des petites communautés rurales de l'Amérique profonde (et pas seulement de l'Amérique, il n'y a cas regarder devant nos portes !) abruties de superstitions religieuses et de peur de l'autre (même si ce dernier est un membre de longue date de la communauté), prompte à accuser son voisin et le voisin de son voisin des pires vilenies si cela sert leurs intérêts, Tout aussi prompt à condamner sans procès l'étranger pour la seule raison qu'il n'est pas l'un des « nôtres ». Car c'est t dans cette Amérique profonde, du Kansas, de la Géorgie et d'ailleurs que les lynchages d'afro-américains ont perduré le plus longtemps, le dernier en date était en 1966.

Bref, Seul le silence est une oeuvre magistrale dont la lecture, peut-être un rien aride au début n'a pas cessé de me bouleversé tout au long de ce récit. Il s'agit de ces oeuvres comme on en rencontre que trop rarement et qui laissent un sillage indélébile après leur passage, comme la queue d'une comète.
Lien : http://www.petrus-blog.net/2..
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