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Critique de traversay


Le roman conceptuel serait-il un sport spécifiquement mexicain ? On connaissait déjà Jorge Volpi et voici qu'Eduardo Rabasa vient à son tour affirmer sa forte personnalité dans Un jeu à somme nulle, son premier livre, à la fois récit classique et thèse quasi didactique sur nos sociétés de consommation et démocraties dominées par le capital et un mode d'administration faussement égalitaire. Reprenons la trame du livre : Un jeu à somme nulle a pour personnage principal un certain Max, jeune homme vivant dans une "unité habitationnelle" appelée Villa Miseria, laquelle est gouvernée par un régime strict, sous des allures libérales, répondant au doux nom de "quiétisme en mouvement." Max se décide à se présenter à la nouvelle élection pour la présidence de Villa Miseria. Une occasion pour lui de combattre ses voix intérieures qui lui pourrissent la vie, que ce soient celle de son père, ou celles des "nombreux", les différents "moi" du héros qui l'insultent copieusement et raillent sa couardise. Dans cette dystopie orwellienne à l'humour caustique, la satire de la civilisation néolibérale est poussée à son extrême. Si l'aspect romanesque est parfaitement mené, avec tout un tas d'histoires parallèles et de digressions épatantes, son côté purement théorique se sédimente dans des très longs passages du livre et, à moins d'être passionné de sociologie et de politique, nous laisse à parfois à la traîne. Moyennant quoi, malgré une apparence ardue, Un jeu à somme nulle reste suffisamment intrigant et bizarre pour qu'on ne lâche pas avant son dénouement cet objet littéraire à peine identifié.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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