AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LeScribouillard


Oyez, oyez, gentes demoisesles et jolis jouvenceaux ! Ci vous est præsentez l'un des tout premyers ouvraiges de l'Imaginaire européen, l'un d'iceux qui fonderoient plus tard la SFF tesle que nous la connoissons ; et cette noble queste, malgrez tout ce qu'elle a de moins littairature blanche, de plus payard et de moins sérieuz, n'en est pas moins enseignez dans les gransdes et prestygieuses unyversités de notre beau pays françois. C'estoit ici en effect que l'on m'amenoit à lire le fameux récit de Rabelais, alias feu maistre Alcofrybas Nasier : Pantagruel, roi des Dipsodes. Ce qui nous prousve une chose : en France, peu importe ce que vous escrivez, on ne l'estudiera point parce que c'estoit de la SF, de la fantaisie ou ne sçais-je quel genre peu noble ; mais jeuste parce que cela datoit de moins d'un siècle.
Et autant vous le dire tout de suyte, on se faiyt souvent de Rabelais l'image d'un énième auteur de classycques conchiant, mais il s'agissoit ni plus ni moinz d'un des ancestres de la light fantasy, avecques ce cycle sur les aventures de géans monstrueux parodians les récis chevaleresques. Il estoit si peu sérieuz mesme dans la numérotaison des tomes : de fait, Pantagruel estoit écrit avant Gargantua, et devrait donc estre le tome 1 ; mais icelui se passe après, et l'on comptoit jà auparavans une premiesre version des aventures de Gargantua son père ; ajoutez à cela trois suites, le Tiers, Quart, et le Cinquiesme Livre, ce dernier estans publiez en deux foys, la premiesre dans une version incompleste et sous un autre titre, et qui plus est non pas une véritable suite voulue par l'auteur mais un ensemble d'escrits posthumes, et vous vous retrouvez face à un sacré bordesle.
Alors autant vous en avertir : Pantagruel ne fayt point dans la dentelle mais bien l'humour de gros bourain, et nous entraîne dans une suite d'évènemans souvent descousus, et d'aucunes choses, vues de nostre regard de lecteurs du XXIe siescle, sont de grosses imperfections : entre la possibilité de ressuscitez des mors à la poudre d'oribus, ôtant ainsi la gravitas du récit, l'improbabilitez de la taille du héros géant au point que des gens vivent dedans, l'interminable inventerre de privaite-jocques sur la librairie Saint-Victor, ce livre n'est point pour les plus tesre-à-tesre d'entre vous, surtout avec cette orthographe de timbray. Et pour ce qui est de l'hystoire... bah on suit un gros géant beste et meschant avec son ami Panurge l'estans deux fois plus, alors on fait des blagues sur le caca, sur le pipi, sur les curez, et sur les jeunes filles !
J'aurays deux gros défaults à reproscher au lyvre : tout d'abord ces énumayrations sans fin, ensuyte dans le mesme ordre d'idées la lourdeur de l'humour : une blague obsçayne est repryse à un moment au moyns sept fois. Rabelais ne sçayt point s'arrêter une foys qu'il est lancé. Ajoutons à cela que ce roman est si dur à analyser qu'il est facile de se tromper sur les mayssages de l'auteur et que cza n'en fayt vrayment pas une lecture de plage. À étudier, c'est sympa. À lire, bonjour le calvayre.
Pourtans, disons-le bien, c'est un tel foutoir de calembredaines en tous genres qu'on finit quand mesme par bien rire ; le genre de trucques à lire une chope de biesre à la main, chantans les hits du Naheulband ou que sçais-je quoy d'autre. Je ne dis point que c'est parfait, mais en tout cas ça fonctionne. Et s'arrêter à l'aspect scatologycque, comme ne mancquera pas de le faire observer l'auteur tout le restans de ses jours, nous fayt oublier tout le sous-texte humaniste dans lequel baigne le roman. Pantagruel, avant tout, c'est l'histoire d'un mecque comme ça, sans subtilitez, cruel, cherchans juste à s'amuser ou assouvir ses appétyts du ventre ou sexuels ; et puys, petit à petit, il se rend compte que cza fait pas tout. Il devient plus qu'un personnage comicque, il devient plus qu'un monstre de foirre, il devient... un homme.
Sachez adoncques ceci, pauvres manans : j'ai appréciez ce texte quans bien mesme il est pesnible à lire, mais si jamays les défauts énoncez ne vous desrangent point, vous pouvez le desvorer de ce pas. Aprez, je vous dis ça, c'est pour culture vostre...
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
Commenter  J’apprécie          51



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}