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Critique de Sivoj


C'est l'histoire d'une femme de djihadiste qui veille sur son mari dans le coma depuis des semaines ; elle finit par parler toute seule et raconter sa vie, dévoiler des secrets à son mari qui ne peut plus l'entendre et qu'elle aime un peu malgré qu'elle ait été forcée de l'épouser, qu'il l'ait battue et traitée comme du bétail, voire moins que du bétail, du mobilier. (Un cas de syndrome de Stockholm ?)
L'écriture en phrases courtes et dépouillées de superflue, parfois découpées en un mot ou deux, donne un bon rythme au texte, même si parfois le procédé est utilisé de manière exagéré. Voilà le premier paragraphe du roman :
"La chambre est petite. Rectangulaire. Elle est étouffante malgré ses murs clairs, couleur cyan, et ses deux rideaux aux motifs d'oiseaux migrateurs figés dans leur élan sur un ciel jaune et bleu. Troués çà et là, ils laissent pénétrer les rayons du soleil pour finir sur les rayures éteintes d'un kilim. Au fond de la chambre, il y a un autre rideau. Vert. Sans motif aucun. Il cache une porte condamnée. Ou un débarras."

J'ai noté quelques maladresses comme un monologue où la protagoniste résume le passé de son mari à son mari (donc qui le connait déjà) ; ou un jeu de mots facile comme "Aucune voix. Aucune voie.". À part ça, l'histoire s'enchaine bien, elle se déroule toujours dans la même pièce de la maison, on a l'impression de regarder un film (je ne saurais dire si c'est un plus ou un moins).
Un défaut de ce livre est le côté didactique ; au début tout va bien mais plus on avance, plus on a l'impression d'assister à un résumé simplifié de la vie des femmes afghanes, des choses évidentes sont dites comme si elles étaient des révélations inédites. Que la religion, en particulier l'islam dans des pays comme l'Afghanistan, traite les femmes comme de la merde, on le savait déjà ; mais plutôt que de le savoir vaguement par ce qui est rapporté par les médias, j'avais espéré le ressentir par le roman ; or le style de l'auteur peine à communiquer de l'empathie et à montrer autre chose que des faits distants, c'est l'autre défaut majeur de ce livre.
Malgré mon enthousiasme initial, j'ai fini par me fatiguer et m'ennuyer ; il manque l'attachement émotionnel et la profondeur que le début promettait. Ce n'est pas mauvais, mais pas non plus à la hauteur de mes espérances.
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