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Critique de Yokay


Comment écrire le roman d'une histoire vraie dont on a très peu de sources, qui se situe sur un territoire lointain et à une époque ancienne, avec uniquement des questions sans réponses ? En écrivant le roman du roman, du travail de recherche et d'écriture, et en y intercalant les états d'âmes du romancier.
Une femme romancière suédoise internationalement reconnue (avatar de l'autrice ?), mère de trois enfants dont un petit, nous raconte, au passé, dont on ne sait jusqu'au dernier moment s'il est proche ou lointain (« à l'époque »), comment elle a été littéralement envoutée par le destin extraordinaire d'une femme française du 16e siècle, comment elle tente de raconter le plus fidèlement possible cette histoire, les difficultés qu'elle rencontre, et tout ce que cette femme et son histoire lui renvoient et lui révèlent sur elle-même.
Cette femme du 16e siècle est très mystérieuse et insaisissable, car il semble que les pistes aient été volontairement brouillées sur son identité et son histoire. Il s'agirait de Marguerite de la Rocque, pupille d'un des chefs d'expéditions de la découverte et de la conquête du Canada par Jacques Cartier. Abandonnée avec son amant et sa servante sur une île déserte du golfe du Saint-Laurent en 1542 lors de l'une de ces expéditions, elle y a mis au monde un enfant, et en est revenue. Son histoire a été racontée par Marguerite de Navarre (soeur de François Ier), et par le cartographe du Roi, puis par une autrice américaine dans les années 1970-80 (sources réelles, vérifiables).
Notre romancière nous raconte par le détail son obsession, ses recherches, ainsi que son rapport à l'écriture, à la féminité, à la maternité, à la vie, son isolement, ses angoisses, ses empêchements, ses errances. Elle se perd en conjectures et supputations diverses sur les pensées et les désirs des protagonistes de cette histoire, impossible à saisir ni à affirmer, bien entendu. Elle ne fait que se poser des questions, et nous les livre toutes. Heureusement, elle semble avoir trouvé un peu d'apaisement à la fin du livre. Ouf !
Moi aussi, je suis soulagée d'avoir enfin terminé cette lecture laborieuse. Car l'écrivaine du roman semble avoir eu autant de difficultés à écrire son roman que j'en ai eu à lire celui-ci. J'ai cru ne jamais voir le bout de ces 280 pages, un interminable travail, je me disais sans cesse « mais accouche donc ! »
Malgré un titre et une couverture attractive, un impressionnant travail de recherche historique, une belle écriture, des réflexions très sensibles, une histoire vraie stupéfiante, ce livre névrotique, nombriliste, trop détaillé et trop lent, m'a profondément ennuyée.
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