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Critique de Crossroads


♫ Vive le vent, vive le vent, vive le vent pleuré ♪
Hem, modérément sûr du refrain, d'un coup d'un seul.

Rash fait partie, à mes yeux, de ces auteurs sans surprise. Entendez par là qu'au mieux, il subjugue, au pire, il séduit.
Pour moi, ce sera la séduction siou'plaît. Pour la subjugation, on attendra le prochain.

On dirait que Bill et Eugène seraient deux frères assimilés à un jeu de quille.
On dirait que Ligeia, fraichement débarquée dans leur bled paumé, cristalliserait longtemps le souvenir ému de cet été 1969. Un être extraordinairement décomplexé et charismatique aux allures de chef de meute. Je vous laisse imaginer l'effet produit sur la fratrie par cette gamine envoûtante à la libido aussi débridée qu'une 103 SP sport kitée. Je m'adresse aux puristes, là, aux foufous de la vitesse, aux amateurs de sensations extrêmes.
Mais les souvenirs sont comme les caravanes face aux clébards par trop démonstratifs, ils passent.
Pour ce qui est de trépasser, le mystère reste entier quant à cette poignée d'ossements découverts sur la grève. Un jeu d'osselet morbide qui ravivera, des décennies plus tard, cette saison mémorable alors nimbée d'insouciance. Une parenthèse enchantée qui pourrait bien laisser, au final, comme un méchant goût d'amertume en bouche pour ces deux frangins aux trajectoires contrastées.

J'ai aimé. Pas adoré.
Au rayon des satisfactions, l'évolution des rapports entre ces deux gamins au contact de la désirable Ligeia. Un apprentissage aussi court qu'intense relaté avec tendresse et humanité.
Il y a du Dostoïevski chez Rash. En décrivant subtilement un personnage rongé par le doute, c'est Raskolnikov qu'il ressuscite.
Le récit est prenant, plutôt bien amené et joue formidablement sur une possible culpabilité qui fera douter le lecteur tout du long... ou presque.
Et c'est là que le bât blesse. Le point noir de compétition qui aura occasionné trois dépressions et huit départs anticipés chez Biactol, ce final ultra prévisible qui ne surprendra que les amnésiques, et encore.
Il n'y a rien de pire qu'une histoire bien ficelée qui tourne en eau de boudin. J'ai rien contre le boudin, qu'on se le dise, mais en fin de lecture et à haute dose, il se pourrait qu'il occasionne ballonnements et autres joyeusetés intestinales de la sorte, de quoi l'avoir mauvaise pendant pas mal de temps.

Par le vent pleuré, par la fin grandement désappointé.
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