Le cadre est le détroit de Magellan, où on assiste à l'extinction des indiens nomades de la mer, les Kaweskars.
Le récit usuel des découvreurs et colons est cette fois inversé: les yeux de Lafko nous font voir et éprouver l'évolution de son peuple au gré de la venue des occidentaux avec leurs grands navires.
Dès les premières pages, une forte sensation de malaise s'installe: les paysages et les personnages sont rendus lugubres et sinistres. Cette impression est renforcée par le caractère inexorable de l'extinction. A aucun moment il ne faut espérer.
Plus noire encore est cette impression, lorsque l'auteur nous invite à la réflexion sur la nature humaine, lors de vaines tentatives d'humanisation - par exemple, l'épisode de la foire universelle de Paris est atroce.
“On s'aperçoit qu'on a trop ri et qu'on aurait pas du rire”. Effectivement!
C'est un roman très bien écrit, un roman (trop) fort et (trop) noir. Mon principal reproche est le manque total d'émotion qui s'en dégage.
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