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Critique de Davalian


Jacques Ravenne (le Jacques Ravenne du duo Giacometti et Ravenne, rendu célèbre avec les aventures du commissaire franc-maçon Antoine Marcas) propose une biographie romancée du marquis de Sade fort prometteuse. Hélas, les promesses ne sont pas remplies et de très loin puisque nous nous retrouvons avec un Pavé peu digeste et peu inspiré.

Le postulat de base de l'auteur est d'une simplicité étonnante : le marquis est devenu celui que l'on connaît (au moins de réputation) à la suite d'un amour contrarié. Risible et réducteur dites-vous ? Et bien attendez de lire la suite.

Contrairement à ce qui est annoncé, il ne faut pas s'attendre à un écrit romancé, vaguement ésotérique, basé sur les sept vies du marquis. Il s'agit ici d'une composition classique basée autour d'une introduction, d'une première partie axée sur la vie du marquis sous l'Ancien régime, une seconde orientée sur la Révolution avant de s'achever sur une conclusion fourre-tout.

L'introduction est réussie, donnant confiance et envie de lire la suite. La mise en abîme, nimbée dans un aura de mystère rajoute un petite touche fort agréable mais qui ne dure pas bien longtemps. D'ailleurs, la conclusion sera bâclée et apportera un point final définitif à un récit qui s'achève sur un dénouement désolant.

Les années consacrées à l'Ancien régime laissent une grande place au marquis de Sade. Il est regrettable de constater que la mise en place de l'intrigue soit aussi longue laissant entendre des développements prévisibles qui se verront confirmés mais expurgés des événements les plus intéressants. de nombreuses ellipses frustrantes viendront gâcher le plaisir.

La partie la plus intéressante est de loin la deuxième, sans doute pour la simple et bonne raison qu'il n'est plus que rarement question du marquis et davantage des événements historiques. Ces passages ressemblent beaucoup à un roman historique, sauf que là n'est pas l'objet premier recherché. Ce clivage est à l'image d'un roman qui cherche constamment son identité et ne parvient pas à la trouver.

Les thèmes secondaires sont presque aussi nombreux que les personnages secondaires. Il est question de critique des moeurs, de l'Ancien régime, des terroristes, de genre humain, des francs-maçons, de la place des femmes… La liste est si longue qu'elle ressemble à un inventaire. Comme les personnages l'on passe de l'un à l'autre en fonction des besoins de l'intrigue. Ne soyez pas étonnés de voir des thèmes disparaître rapidement : il en sera de même de certaines personnages. Lorsqu'ils ne servent plus, zou l'auteur s'en débarrasse en quelques phrases.

Comme l'on aurait pu s'y attendre, les références à la sexualité sont nombreuses, du moins dans un premier temps. Certaines sont habilement mises en oeuvre mais la plupart d'entre elles donnent l'impression de confiner le lecteur à une place de voyeur. de manière plus générale, quelques illustrations (essentiellement des plans) et explications viendront enrichir le texte, sans apporter quelque chose de neuf ou de réellement intéressant.

La déception est donc d'autant plus grande que le roman est long et bien peu intéressant. Paradoxalement, les passages hors sujets se révèlent les moins soporifiques...
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