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Critique de EvlyneLeraut


Il est des scorpions qui pleurent, doutent et résistent. Ce roman de Guy Rechenmann est atypique, original, intense, et particulier. Il se dévore et vite tant l'histoire est captivante. Semblable à un paysage que l'on observe afin de ne jamais en perdre les formes, couleurs et senteurs. Anselme Viloc surnommé « le Flic de papier » vit malgré lui sa quatrième enquête qui se déroule dans le Bassin d'Arcachon en pleine période estivale. L'incipit « C'est peut-être le chiffre 13 qui nous a porté malheur »est une pelote de laine qui malencontreusement va se dérouler en faisant des noeuds au travers de la mémorielle histoire de vie de notre cher inspecteur. Anselme Viloc apprend la mort tragique de son meilleur ami, confident et alter-ego. Ce décès étrange va semer le trouble en lui. Il pressent un drame, un rouage malsain dans la disparition de son allié de toujours. Augustin a été une victime des prismes croulant sous des montages immobiliers et de son viager et des vautours rôdant autour de cet appât. de fil en aiguille la tarentule s'agrandit et c'est un monde mafieux qui se découvre pour l'inspecteur Viloc. Lily la petite protagoniste préférée du lecteur et d'Anselme, surdouée, perspicace intuitive va devenir l'ombre d'Anselme et ses faits et gestes. le lecteur s'attache à cette fillette qui apporte de la fraîcheur au roman, et qui mène subrepticement Anselme au centre de sa quête existentielle. »Qui était ou qui est mon géniteur, le non-affectif » Anselme qui s'appelait au préalable Michel sans mère ni mère et qui se cherche dans l'orée du contre temps. de sources en ressources, le lecteur devient Anselme, tremble, à froid et crie sur le mur de cet abandon ultime et ancestral. A cet instant précis la lecture devient une couverture bordée d'enfance que l'on arrache du lit. Empreinte de l'originelle histoire de vie, à l'instar d'un doigt glissant sur le carreau embué du temps. Scorpion ascendant gémeaux, deux contraires qui se refusent, telle est la carte à abattre pour Anselme Viloc qui sombre dans ce puits existentiel. Tous les moyens vont être bons et là le lecteur découvre les thèmes ancestraux et plus. « Même le scorpion pleure » « Les recoupements d'informations font souvent des miracles. Churchill disait qu'il fallait du courage pour s'asseoir et écouter »Ce roman noir, exutoire est une danse dans la nuit. L'écriture est belle et glisse comme sur du velours. le lecteur assiste aux retrouvailles entre Anselme Viloc et ses certitudes devenues. Et que c'est beau, tragique et grand ! Ce roman est à lire quand tout va bien. Tant la quête du retour vers soi-même est épreuve et force. Majeur, unique en son genre, ce roman se déguste à petites gorgées afin de profiter des émois que l'auteur offre au lecteur en toute confiance.
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