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Critique de marina53


Karine a été bien claire : soit il ramène du pognon et il rentre à la maison, sinon il n'y mettra plus jamais les pieds. Alors, ce gros naze, comme elle l'a si tendrement appelé quand elle l'a foutu dehors, se met en tête d'aller lui en trouver, du pognon. Que voulez-vous, par amour, que ne ferait-il pas ? Et coup du hasard ou pas, c'est là qu'il rencontre le con. Il est là, dans un bar, à bien picoler et à en tenir une bonne. Et v'là t'y pas qu'il commence à raconter tout le pognon qu'il a chez lui. du liquide, en plus, qu'il stocke dans le tiroir de sa salle à manger. Tout de suite, au gros naze, ça lui fait penser à Karine. Alors, quand le con s'en retourne chez lui, titubant, il décide de le suivre. Une fois toutes les lumières de la maison éteintes et qu'un sourd ronflement le conforte, il ouvre le tiroir d'une commode et découvre pas moins de trente ou quarante patates ! le con n'avait donc pas menti... S'il se voit déjà penché sur le corps de Karine, la lumière qui s'allume soudainement va vite le faire déchanter, d'autant que le con de riche, bien apprêté dans son peignoir, le vise avec un flingue...

Le con n'est pas toujours celui auquel on pense... le premier con, un peu boeuf sur les bords, à gauche toute et poète à ses heures perdues, va faire la connaissance, bien malgré lui d'autant que c'est sous la menace d'une arme, d'un second con qui conserve plein de biffetons chez lui. Il possède bien d'autres choses encore, beaucoup moins reluisantes, que le premier con va découvrir. Qui se cache derrière cet homme riche, bien élevé mais un brin psychopathe quand même ? En adaptant un roman de Franz Beltz, le jardin du bossu, Matthieu Angotti nous offre un album noir, jouissif, et truculent. Les dialogues et les pensées du prénom con (dont on ignore le prénom mais dont pourrait lui affubler celui de Lambert tant la ressemblance avec Coluche dans Tchao Pantin est flagrante) sont dignes d'un film d'Audiard (là encore, le flic ressemble à s'y méprendre à Lino Ventura) : aux petits oignons et percutants. La relation entre les deux cons prend une tournure de plus en plus surprenante, malsaine, parfois, jusqu'au final inattendu et jubilatoire. Graphiquement, le trait, tout en noir et blanc, charbonneux et épais de Robin Recht, réussit parfaitement à nous plonger dans une ambiance sombre et cinématographique de par le découpage ordonné.
Une réussite !
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