AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de aa67


aa67
06 décembre 2023
Un voyage musical et sentimental dans le baroque de la Cité des Doges.

Comme à son accoutumé, Léonor de Récondo transporte le lecteur dans un autre monde. C'est au travers d'un patricien - Vivaldi - qu'elle nous promène dans Venise, foisonnante ville du XVIIIe siècle. Mais cette fois elle y met aussi le son. Cette musique qui l'attire tant dans sa vie à elle, est certainement l'explication. Son et image font un tout.

Ok, je suis une inconditionnelle de Vivaldi ; j'y reviens régulièrement entre mes frasques musicales diverses et variées. Mais cette passion pour Vivaldi, le violon, le baroque et l'architecture de Venise est profondément ancrée en moi et j'aime à y revenir malgré toutes mes échappées vers tout ce qui me parle dans le contemporain. Je dois dire que je n'ai pas été déçue par la mise en scène de tous ces sujets dans ce roman.

Une grassouillette dose de romantisme ( disons un peu trop pour moi ) traverse ce petit livre de 220 pages, mais cela fait partie du jeu, partie de ce que recherchait vraisemblablement l'autrice.
Lorsqu'elle en parle en interview, on sent cette passion pour le lyrique, pour le beau et pour le bonheur que procurent les arts.
L'amour absolu, l'amitié et une multiple de sentiments dessinent la vie des personnages.

Ilaria Tagianotte est placée, très vite après sa naissance en 1699, à l'ospedale della Pietà une ancienne institution vénitienne, couvent dédié aux orphelins. Les enfants y sont protégés de la prostitution et de l'infanticide. Un enseignement de musique, particulièrement intense et bénéfique, en fait des musiciens aux qualités reconnues. L'attrait pour les concerts qui y sont donnés en témoigne.
La chance qu'aura Ilaria, c'est d'avoir pu devenir non seulement une bonne violoniste mais aussi la copiste d'Antonio Vivaldi. Quelques unes des oeuvres de Vivaldi sont avantageusement abordées et c'est là qu'on mesure à quel point Léonor de Récondo est virtuose en sa demeure. Pour moi, le maestro pourrait être encore plus présent mais, s'il l'était, se pourrait être au détriment des émotions des personnages.

Dans cet institut républicain et très strict, elle connaitra aussi l'amitié avec la petite Prudenza, ainsi que l'amour absolu auprès de Paolo, le frère particulièrement rêveur de cette dernière. Douceur et fougue sont mêlées pour contrebalancer l'enfermement que vivent les enfants.
Le feu est à tous les étages : que ce soit dans le corps d'Ilaria lorsqu'elle joue du violon, ou dans les corps amoureux. Léonor de Récondo est une virtuose en sa demeure, celui du romanesque.
Entre l'eau de Venise et le feu dans les coeurs, tout s'équilibre.

Encore un roman poétique et sur l'art pour cet automne littéraire. Comme beaucoup d'entre nous, nos écrivains aussi ont cherché à s'accrocher à des rêves, à du beau. Ça doit être l'époque qui fait cela.
Commenter  J’apprécie          438



Ont apprécié cette critique (43)voir plus




{* *}