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Critique de Sanchar31


Au départ, cinq coupures de journaux, faire-part nécrologique ou articles relatant des accidents mortels. cinq hommes, morts, dans des accidents semble-t'il. Celui qui apporte ces articles aux policiers en doute. Il pense qu'"elles" sont responsables. Il est pris pour un fou.

Ensuite, six récits de vie, six femmes aux origines différentes qui se sont inscrites à un club de tricot. En introduction à chacun de ces récits de vie, un des articles des journaux.

Mathilde: femme de ménage, mal mariée à un homme qui la dénigre régulièrement. Elle a un besoin viscéral d'organiser son emploi du temps à la minute près. Petit détail: elle reçoit la visite de sa grand-tante Davinia, décédée. Tout comme sa tante, elle est anormalement grande et forte, ce qui la complexe énormément. Elle va très vite s'accepter et s'affirmer en participant au club du tricot.

Anxos: universitaire, féministe et très engagée politiquement. Ces combats théoriques commencent à lui sembler vain. Elle découvre l'hypocrisie de son mari et des autres hommes de son parti politique malgré un féminisme de façade. Elle trouvera dans le club du tricot des femmes qui pratiquent, sans le dire, une autre forme de féminisme, plus concret, plus quotidien.

Rebecca: la jeune diplômée, blonde, grande, très belle. Victime de sa beauté et du regard des hommes, elle occupe un poste de secrétaire sous-payée faute de pouvoir trouver un emploi en relation avec ses études. Sa mère la presse de se marier. Elle rêve de louer un appartement pour pouvoir quitter enfin le giron familial. Elle va franchir le pas et acquérir son autonomie grâce à la dynamique du club de tricot.

Elvira: vieille fille au caractère affirmé qui passe ses journées à l'église à observer le monde. Elle n'a jamais voulu se marier, ni entrer au couvent, suscitant l'incompréhension générale. Avec les discussions du club, elle réalise qu'elle aurait souhaité devenir prêtre. Mais cette fonction lui est interdite parce qu'elle est une femme. Injustice d'autant plus flagrante que le prêtre de sa paroisse ne suit pas les enseignements de l'Évangile, loin de là.

Luz: la prostituée d'une quarantaine d'année, fille d'une ancienne prostituée. Privée d'une vie "normale" dès son enfance, elle s'est réfugiée dans le cynisme pour supporter sa vie. Elle aime à se raconter des histoires qu'elle ne peut écrire car elle déchiffre à peine. le club du tricot va lui permettre de tisser des relations de confiance pour la première fois de sa vie et lui ouvrir de nouveaux horizons.

Fernanda: L'uni-jambiste, mère de famille au foyer avec deux filles adolescentes. Malgré tout l'amour et la confiance de son mari, elle souffre de son infirmité et ajoute des barrières psychologiques à celles de son handicap. Elle rêve de devenir chauffeur de bus. Avec le club du tricot, elle va apprendre à s'accepter et prendra confiance en elle.

Pour finir, le dénouement autour d'un repas partagé.

C'est un livre plaisant à la lecture. J'aime assez en général le principe qui consiste à faire raconter une histoire par plusieurs personnages. Mais ici, j'avoue ne pas avoir été convaincue. Les ficelles sont un peu grosses, les personnages caricaturaux nuisent au message féministe.

Le début nous promène entre plusieurs pistes qui ne seront pas suivies ou n'apporteront rien au roman. Je ne sais si l'objectif était d'accrocher le lecteur en lui offrant un semblant de suspens et d'ambiance étrange. Pour ma part, il m'a laissé, hésitante, à la croisée des chemins.

L'apparition de la tante Davinia n'est pas expliquée. Alors que je me demandais: fantôme? maladie mentale? Hop, le livre prenait un autre tour et me laissait définitivement en plan avec cette question.

Les crimes annoncés et les débuts de pseudo-roman policier n'apportent rien à l'histoire non plus. Ils ne se justifient pas, dans la plupart des cas: une personne normale ne tue pas pour une remarque ou un comportement insultant. Je ne vois pas en quoi tuer ces hommes pourrait être libérateur.

Alors qu'on attend mollement depuis le début, on ne saura pas qui est cet homme qui a tout deviné. le mari de Mathilde? Mais ce serait incohérent avec l'épilogue sur le couple. Et objectivement, si être féministe, c'est supprimer tous les "connards" de cette terre, alors je ne suis pas féministe et je n'adhère pas au message.

Pour ce qui est du style, c'est un auteur qui se lit facilement, avec quelques "accrocs" ici ou là liées peut-être à la traduction (exemple:"qui arriverait à draguer avec la bancale"). Je n'irai pas jusqu'à affirmer comme sur la quatrième de couverture que chacune de ces femmes raconte son histoire " à sa façon et avec ses mots". le style d'écriture reste le même et le fait d'ajouter des expressions typiques ("Dieu me pardonne" etc... Pour Elvira par exemple) ne fait qu'ajouter à la caricature.

Bref, j'ai passé un moment agréable avec ce livre. Mais après la lecture, ce qui me reste c'est l'impression que le roman n'est pas abouti ou que l'auteure s'est attaquée à un champs trop vaste pour elle.
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