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Critique de lebelier


On trouve ici rassemblées les observations de Jules Renard, souvent écrites sous forme de petites histoires comiques, concernant l'écriture, le métier d'écrivain, les rapports humains de l'écrivain. Grâce soit rendue à ce petit éditeur de publier ici ces tablettes. On pense, à la lecture de cet ouvrage, souvent à Flaubert et à son dictionnaire des idées reçues, tant, Eloi, le personnage représentant l'écrivain, passe en revue tous les stéréotypes de l'écriture, toutes les manies du monde littéraire. Il semblerait aussi que Renard ait largement puisé dans son Journal, notamment en ce qui concerne les aphorismes de la fin.

La lecture de cet opus est relativement rapide vu la longueur (115 pages) mais certains passages il faut avouer sont un peu laborieux à lire, citons par exemple "Voyage à Nice" dans le chapitre intitulé "tablettes d'Eloi".

Vers la fin, on retrouve la force ironique de Renard et toute la force qu'il met dans l'expression de ses propres ambiguïtés, dans des pièces comme "la lecture" où un auteur lit une pièce devant un auditoire constitué d'un poète et de sa femme et plus encore dans le dernier passage sous forme de pièce de théâtre qui ne déparerait pas à la radio, "Homme de lettres", où l'homme de lettres entend les reproches de ses amis et de sa famille et y répond avec beaucoup d'esprit et qui pourrait se résumer en cette phrase, citée en quatrième de couverture :
Si tu es un véritable homme de lettres, agis comme moi, sans scrupules.
On pourrait, dans la foulée, citer d'autres aphorismes bien sentis :

J'essaie de fuir la vie et ses tracas, de me réfugier, comme on dit dans le rêve, et j'ai rêvé
toute la nuit que je n'étais pas fichu de trouver mon chapeau.(98)

Ce qui me plaît me plaît moins que ce qui me déplaît ne me déplaît. (98)
(Echo du Journal, où il écrit "j'ai le dégoût très sûr.")

Plus poignant et peut être plus nietzschéen, celle que je préfère en tout cas :
C'est l'homme que je suis qui me rend misanthrope.(102)
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