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Critique de Asterios


Dérouté au premier abord par la construction de l'ouvrage qui ne semble qu'une succession de sévices, de maltraitances et d'humiliations, peu à peu se dessine une famille. Une famille comme un tout qui fonctionne parce que tous ces éléments s'imbriquent les uns dans les autres que chacun y trouve sa place. le père silencieux qui garde ses secrets (mais qui sait les divulguer de manière surprenante) , plus ou moins présent qui entend éduquer et prodiguer des conseils, la mère protectrice et envahissante et d'une rare violence psychologique qui sait tellement ce que ressentent ses enfants qu'elle choisit ce qu'ils aiment et ce qu'ils pensent, le grand frère qui partage toujours le meilleur avec lui-même et la soeur conseillère avenante et moqueuse qui prépare déjà sa vie de mère pour prendre la succession de la sienne. Et poil de Carotte le bouc émissaire, le moqué, le délaissé qui flâne sous la table au pied de sa famille, qui subit mais qui aime, qui mieux que d'accepter son sort défend sa famille en justifiant aux regards goguenards extérieurs ce qu'il doit subir pour sa peine. Tous ces éléments sont en équilibre et chacun tient sa place, personne ne veut laisser la sienne jusqu'à la révolte, un frissonnement qui pourrait annoncer le séisme, et il y a la parole du père, tout à la fin, comme une libération.

Au fils du livre, on se prend d'affection pour ce jeune garçon qui oscille entre résignation et besoin de montrer aux siens qui il est pour exister et gagner leur estime, c'est une énergie grandissante qui lui donne la force de poursuivre et de vouloir devenir.
Ce livre qui n'est pas dénué d'humour, un humour parfois gênant, qui crée une intimité dérangeante elle aussi avec le lecteur, qui s'introduit dans cette famille comme un observateur impuissant.

Un roman autobiographique qui présente un personnage résiliant qui sut traverser la haine et le mépris pour réussir à rebondir et à agripper à la vie par le besoin de la reconnaissance par les autres. de là à être heureux...
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