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Critique de florigny


Le 142 Trinity Road est un immeuble insalubre, promis à une future destruction. En attendant, rien n'empêche Stanley Caspian, gras, grossier et vulgaire, une vraie brute, mais surtout propriétaire des lieux, de louer ses chambres à des locataires désargentés, étudiants, couples dans la dèche, pour un loyer exorbitant. La loi l'y autorise et l'autorise même à les augmenter.


Parmi les habitants, Arthur Johnson, célibataire psychopathe et comptable, solitaire, effacé, employé modèle, vit là depuis plus de 20 ans, menant une vie ritualisée, repassage le samedi, ménage tous les jours, repas et douches à heures fixes, viande 3 fois par semaine, entretenant le culte de sa tante Gracie décédée, qui l'a élevé, en époussetant maniaquement les bibelots qu'elle lui a légués. Mais Arthur a un secret. Dans la cave de l'immeuble, quand le besoin devient irrépressible, il retrouve régulièrement et nuitamment, une femme, mannequin-poupée de son état, sur laquelle il peut assouvir ses pulsions de meurtres, considérant qu'il s'agit d'un excellent subterfuge qui lui évite d'assassiner des vraies femmes dans la rue en canalisant sa perversion, c'est une façon de voir les choses. Celle-ci, qui ne se défend pas, n'appelle pas au secours, il peut la tuer autant de fois qu'il le veut. Aucun spoiler de ma part, tous ces éléments sont rapportés dans la 4ème de couverture.


Fort heureusement, il reste beaucoup à découvrir dans ce roman, qui conformément au talent de Ruth Rendell vaut davantage pour son atmosphère et son étude psychologique d'une finesse remarquable que pour l'intrigue. L'épilogue réserve une surprise, faisant voler en éclats toutes les hypothèses échafaudées par le lecteur. Publié en 1977 pour la première fois en France, Un démon sous mes yeux, est un roman fascinant, qui permet de partager la vie quotidienne d'un psychopathe dans ses moindres gestes et pensées, de pénétrer dans sa tête, de comprendre de l'intérieur comment une pathologie peut altérer le sens commun d'un homme, le rendre interprétatif et paranoïaque jusqu'à commettre le pire.

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