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Critique de florigny


« Si quelqu'un d'entre vous connait un obstacle ou une juste cause qui empêche d'unir ces deux personnes par les liens du mariage, qu'il parle... » L'Eglise anglicane est claire. Dans ces conditions, si le papa de la future épousée a été condamné pour meurtre, et si le papa du marié est pasteur, il y a un hiatus de taille. Avant de consentir à cette union, le pasteur Archery prend son bâton de pèlerin et mène l'enquête afin de confirmer ou d'infirmer la culpabilité de Herbert Arthur Painter présenté comme un sauvage, une brute, un imbécile, alors que sa fille sincèrement persuadée de son innocence, chante ses louanges.


Direction Kingsmarkham. Archery rencontre l'inspecteur Wexford responsable de l'enquête ayant abouti à la condamnation de Painter ; sûr de lui, le policier répète sa certitude, preuves à l'appui, que l'homme embastillé est bien le coupable. Pas d'erreur judiciaire à envisager.


Dans ce second roman mettant en scène son héros récurrent, Ruth Rendell affine le portrait de Wexford ; il perd de son flou artistique pour acquérir des contours plus précis, ceux d'un homme ascétique de cinquante-six ans, massif, pugnace, rigide, appréciant la littérature et les citations.


Je note dans ce roman et pour la première fois dans son oeuvre, la présence essentielle d'une maison, ici nommée La parcelle du vainqueur, où s'est déroulé le crime de sa vieille propriétaire ; la propriété est à l'abandon depuis le fait divers. Ruth Rendell lui donne un irremplaçable goût inquiétant malgré son aspect cosy et fleuri de cottage anglais ; elle mène sa visite guidée architecturale, familiale et historique, sans oublier de longuement évoquer son jardin. Bien d'autres maisons, dans de nombreux quartiers de Londres essentiellement, occuperont une place centrale dans la suite de la bibliographie de l'auteure, interprétant même le rôle principal dans certains de ses romans.


L'intrigue est retorse, les personnages bien esquissés, et je me suis demandé tout au long de cette lecture à qui l'auteure donnerait raison : à la future épousée qui soutient la thèse de l'innocence ou à Wexford qui soutient celle de la culpabilité. L'épilogue répond à cette question primordiale, d'une manière inattendue, crédible, quelque peu amorale peut-être, mais en tous cas conforme à l'imagination et à l'intelligence de l'auteure.
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