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Critique de Annette55


«  Qu'est ce qui a bien pu t'arriver , toi- même, tu n'en sais pas grand- chose, toute histoire est comme un grand gâteau , chacun connaît la part qu'il mange et il n'y a que le pâtissier qui le connaisse tout entier » .
«  Les yeux d'Agustina brillaient d'un éclat malsain, une vibration si excessive que le mot «  Delire  » m'est venu à l'esprit. Elle était en proie à un délire qui bouillait en elle avec une réverbération mauvaise, hostile . »
Deux extraits significatifs de cet ouvrage , dense touffu, sans respiration.

Lors de petits chapitres resserrés, à la ponctuation bizarre , sorte de puzzle excentré, le lecteur qui doit être très attentif , entre peu à peu dans l'histoire de la belle et fantasque Agustina, mariée à Aguilar, seize ans de plus qu'elle, professeur d'université dans une Colombie à la fois fascinante et tourmentée, avec ses excès.
Aguilar rentre de quatre jours passés auprès de ses enfants issus d'un premier mariage.

Il retrouve la jeune femme dont il est très amoureux, en état de démence, délirante dans un hôtel Wellington à Bogota, gardée par un inconnu.
Affolé, égaré, ses repères s'effondrent.

Elle lui affirme qu'elle est pleine de mensonges .Quels mensonges?
Qui la rendraient folle?
Tout devient terrain glissant .
Embrouillé dans ses propres spéculations , Aguilar se questionne sur sa propre responsabilité , surviennent angoisse existentielle, doutes et questions, crise de jalousie aiguë, hilarante et démesurée, absurde .

Il s'y prend mal, la clé du mystère de la folie d'Agustina n'est pas où il le cherche.
Connait- il sa jeune femme?
Il ignore comment l'aider et la comprendre. Comment empêcher qu'elle se noie dans le cloaque de sa folie ?
Comment la délivrer de ses tourments intimes?

Elle qui fixe le dehors d'un air égaré , hébétée,
silencieuse et indifférente ,la belle indifférence des hystériques —-comme si elle s'était détachée du langage —-
Sur cette trame romanesque, se greffent d'autres histoires, assez embrouillées , notamment celle du grand- père Portulinus, qui souffrait d'altérations mentales plus ou moins sévères, marié à Blanca, la moitié de son âge, musicien professionnel, cessant de jouer et composer , se contentant de rugir ou bredouiller ...
Portulinus vouait un amour proche de l'idolâtrie à sa femme Blanca depuis deux décennies ....
De petits chapitres compacts mêlent l'histoire de Midas MacAlister, le golden boy, empestant le basuco : nom colombien de la cocaïne, où l'on côtoie Pablo Escobar, narco trafic , blanchiment d'argent et autres joyeusetés .
Il est aussi question de Jose-Saramago, Olimpo Cardenas , compositeur équatorien , Alcibìades Acosta,, interprète colombien , chanteurs de boléros , idoles de la chanson populaire colombienne.
Folie, irréalité , sexe , théâtralité , politique , odeurs de trafics , amour fou , extraordinaire, imprègnent ce récit parfois humoristique, grave et très complexe .
Je ne sais pas si j'ai tout compris——pourtant pris beaucoup de temps pour le lire——Difficile à critiquer.—-

« Le sage Henry James mettait toujours en garde les écrivains contre l'emploi d'un fou en tant que personnage central de leur récit, en se fondant sur le fait que le fou n'étant pas responsable, il ne pourrait y avoir de véritable histoire à raconter.. »
Gore Vidal.
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