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Critique de sylviedoc


Un grand merci à Babelio et à l'éditeur Harper Collins qui m'ont proposé la lecture (en épreuves non corrigées) de ce premier roman. Sophie Reungeot a écrit précédemment une nouvelle : "Cinq fois le tour", et a remporté un concours d'écriture. Cela suffisait-il pour avoir la certitude de produire un bon roman ? Je vais sans doute paraître sévère, mais il m'a manqué pas mal d'éléments pour être réellement accrochée. Commençons par le sujet : je m'attendais à un livre centré sur l'attentat du Bataclan, la résilience, la façon dont une victime parvient à vivre après en avoir réchappé. Alors oui, ce thème-là est effectivement présent, mais pas traité de façon assez approfondie, c'est très survolé (le bruit des avions...). Et n'on n'y arrive qu'après une longue intro sur le monde du poker, parce qu'une des héroïnes est joueuse professionnelle (Laura, ou LOra_Croft, son pseudo dans le milieu), truffée de termes spécifiques à ce milieu... D'emblée j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, et je n'ai continué que pour respecter mon engagement à écrire une critique. Et ensuite, cela ne s'est pas vraiment arrangé : on fait la connaissance d'Audrey, victime de la tyrannie de sa patronne, et qui ira jusqu'à lui sacrifier sa relation avec son petit ami Raphaël. Un peu poussé, non ? Ou alors elle n'y tenait pas tant que ça... Il faut attendre la page 85 pour rentrer dans le vif du sujet : l'attentat du Bataclan, où Audrey assistait au concert et dont elle parvient à s'échapper. C'est là qu'elle arrête le taxi où se trouve par hasard Laura, et dont le chauffeur décide immédiatement de secourir la jeune rescapée. En fait c'est le seul véritable "héros" de l'histoire, la présence de Laura n'étant qu'accidentelle. Mais elle va quand même amener Audrey chez sa mère Christine, une bab's coincée dans sa jeunesse tumultueuse, et dont les rapports avec Laura sont bien loin de ceux d'une mère avec sa fille. Bref, la suite du roman consiste en sauts dans le temps où l'on retrouve les deux filles, de plus en plus inséparables, à Nevers chez les parents d'Audrey, à Prague, à Berlin et jusqu'à Las Vegas. le tout sur des musiques de Kate Bush et surtout de David Bowie auquel Audrey voue un véritable culte (bon, là on est d'accord, moi aussi je l'aime beaucoup !).
Très vite, trop vite, j'ai compris le lien entre le prologue du livre, qui se déroule le jour de l'attentat de la rue de Rennes, en 1986, et certains personnages du récit. Donc, plus de suspense à ce sujet. C'est extrêmement tiré par les cheveux, mais bon, passons. Mais ce qui m'a vraiment paru trop artificiel, c'est la construction de cette amitié fusionnelle entre ces deux filles beaucoup trop individualistes et dont les univers sont à des années-lumière l'un de l'autre. Audrey qui plaque tout, copain, boulot, et qui s'en va vivre (avec quoi ?) dans des hôtels de luxe avec sa copine...et celle-ci que ça ne dérange pas plus que ça, même si elle continue à s'envoyer en l'air (pour déstresser) avec le premier qui lui plaît, mais en cachette quand même ! Et les mères, de vraies caricatures ! Entre la parfumeuse coincée de Nevers et l'amazone alcoolisée en permanence du boulevard Brune, pas de nuance.

J'ai mis beaucoup de temps à m'attaquer à cette critique parce que d'une part j'ai peiné à terminer le livre (j'en ai lu plusieurs entre-temps pour m'aérer l'esprit), et d'autre part j'ai du mal à équilibrer ma critique par des aspects positifs. Qu'est-ce qui m'a plu ? L'évocation de la musique de Bowie, et le chapitre sur Berlin qui s'y relie, les chapitres pas trop longs aux titres évocateurs, le personnage de Steven, le papa de Laura, qui m'a émue...et c'est à peu près tout ! En général les livres qu'on me propose en MC privilégiée emportent mon adhésion, mais là, c'est hélas un rendez-vous raté. Alors peut-être que dans l'édition définitive certaines maladresses ont été corrigées, et on peut également les pardonner puisqu'il s'agit d'un premier roman, mais je doute d'avoir envie de lire le prochain.
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